A l’annonce de la démission du ministre de l’Education nationale, manigancée de main de maître par l’honorable Karim Kéita, IBK aurait pu s’écrier « Tu quoque mi fili » (Toi aussi mon fils), comme César, dépité et dégoûté, par la présence de son fils spirituel, Brutus, parmi les conjurés en train de lui donner le dernier coup de poignard.
C’est peut-être vrai la thèse selon laquelle le désormais ancien ministre de l’Education a jeté l’éponge pour nourrir ses ambitions présidentielles, mais derrière cette démission inattendue, se cache une autre vérité !
Housseini Amion Guindo dit Poulo a vu sa formation politique fractionnée, non pas par ses adversaires, mais par ceux-là mêmes qu’il était censé soutenir dans une collaboration sincère et honnête. Et le premier mis en cause s’appelle l’honorable Karim Kéita, fils du président de la République et député élu en Commune II du district de Bamako.
De sources sûres, le départ du président de la Convergence démocratique au Mali (Codem) du gouvernement découle principalement de l’attitude de certains leaders de la majorité présidentielle à son égard, notamment en Commune II du district de Bamako.
Dans cette circonscription électorale, est élu l’honorable Hadi Niangadou sous les couleurs de la Codem. Il a récemment rendu son tablier du parti de la Quenouille pour créer un mouvement à travers lequel il va défendre ses ambitions politiques. Hadi Niangadou est parti de la Codem avec beaucoup d’autres jeunes militants.
Même s’il ne s’est pas affiché officiellement pour le faire, de gros soupçons pèsent sur la personne de l’honorable Karim Kéita d’être l’instigateur de toutes les manœuvres visant à créer un seul front politique solide en Commune II. Et les observateurs les plus avertis avancent que c’est Karim Keita qui se préparait pour être le président de ce front en gestation. Poulo l’a vite compris et s’est éclipsé de la table du gouvernement pour ne pas devoir faire seul la vaisselle.
Un coup très dur pour IBK
Ce serait tout simplement d’essayer d’abuser des esprits faibles ou de se moquer de l’intelligence collective en disant que Poulo est encore prêt à accorder son soutien au régime IBK. C’est improbable. Si l’ancien ministre de l’Education et sa formation politique avaient encore cette volonté d’accompagner les gouvernants actuels, ce serait dans ces moments actuels très difficiles pour le régime qui veut à tout prix prouver la positivité de son bilan.
Malgré tout, Poulo part laissant derrière lui des examens de fin d’années à organiser avec la promesse de tenir le secteur de l’éducation pour redorer le bilan d’IBK. En plus de son poids politique sur l’échiquier national, la 4e force, Poulo ces trois derniers mois avait réussi à séduire les acteurs du secteur de l’éducation qui étaient tous prêts à accorder leurs voix au président pour un second mandat.
« C’est vrai que Poulo a démissionné ? Donc c’est vrai que le vieux ne veut pas un 2e mandat, il s’est mis le doigt dans l’œil », nous a confié un enseignant quelques heures après l’annonce de la démission d’Housseini Amion Guindo.
Djibi Samaké
LA SIRENE
Le combat