Une lueur d’espoir pointe peut-être à l’horizon pour l’humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée au Mali la veille de Noël, le 24 décembre 2016. La chaîne de télévision France 24 a en effet révélé, jeudi 30 mai, avoir pu s’entretenir avec Abou Obeida Youssef Al-Aanabi, l’un des plus hauts dirigeants de l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui avait kidnappé Sophie Pétronin il y a deux ans et demi.
Si France 24 a fait le choix de ne pas diffuser l’entretien entre le journaliste et Abou Obeida Youssef Al-Aanabi pour “ne pas donner la parole aux terroristes”, Wassim Nasr, qui a rédigé les douze questions posées au dirigeant d’Aqmi, a expliqué ce qui était ressorti de cet entretien. Au premier plan: la possible libération de Sophie Pétronin.
“Il a dit qu’ils étaient prêts (les djihadistes, NDLR) à négocier le sort de Sophie Pétronin. […] Ils sont prêts à accepter, contre la libération de membres de leurs familles, la libération de Sophie Pétronin”, a déclaré le journaliste. De quoi rouvrir les portes de la négociation, en s’adressant à la famille et aux autorités françaises.
Il y a quelques mois, on apprenait de ses ravisseurs que l’état de santé de Sophie Pétronin s’était détérioré. Son fils Sébastien Chadaud-Pétronin, qui se démène depuis son enlèvement pour obtenir sa libération, avait alors fait appel à Emmanuel Macron, affirmant qu’il y avait “urgence” pour sa mère.
Lors de l’hommage rendu aux deux militaires récemment tués au Burkina Faso, le président de la République avait par ailleurs assuré ne pas oublier Sophie Pétronin, dernière otage française détenue dans le monde.
Au cours de leur entretien avec Abou Obeida Youssef Al-Aanabi, France 24 a également appris du dignitaire d’Aqmi que la France restait “une cible légitime” pour les terroristes. Il a ajouté que “ses intérêts économiques et militaires sont aussi des cibles”, notamment les entreprises Areva et Total.
Juliette Mitoyen
BFMTV