On aurait cru au pire, mais l’addition n’a pas été cette fois-ci salée. Les chefs d’État ont décidé de suspendre le Mali de “toutes les instances de la CEDEAO’’.
Toutefois, les chefs d’État ont réaffirmé le soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition au Mali. Ils ont également exhorté tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition.
La CEDEAO demande expressément la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil, mais aussi à mettre en place un nouveau gouvernement inclusif pour poursuivre le programme de transition
Par ailleurs, les Présidents ont insisté sur la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois décidée à Accra. La date du 27 février 2022 étant déjà annoncée pour l’élection présidentielle, celle-ci doit être absolument maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet, ajoute la CEDEAO.
La bonne nouvelle, contrairement à l’embargo contre le Mali après le premier coup de force d’Assimi et ses amis le 18 Août 2020, les chefs d’État de la CEDEAO ont décidé unanimement de laisser les frontières ouvertes sans aucune autre sanction économique à l’encontre du Mali.
La CEDEAO s’engage à accompagner la transition malienne. “Je profite donc au nom de la CEDEAO pour réitérer notre engagement continu en faveur de la transition pacifique au Mali’’, dixit le président ghanéen, Nana Akufo ADDO, président en exercice de la CEDEAO.
Le colonel Assimi Goïta est de façon officielle maintenu président de la transition sans pour autant pouvoir siéger avec ses pairs.
Lors des discussions à huis clos entre chefs d’État, des divergences de vues se sont posées quand il était question de sanctionner le Mali. Certaines sources évoquent la volonté des présidents Alassane Ouattara de la Côte D’Ivoire, Macky Sall du Sénégal et Bazoum du Niger qui auraient voulu une sanction exemplaire pour le Mali.
Le Nigeria, la Guinée, Le Burkina et le Ghana auraient par contre opposé un NON catégorique aux sanctions contre le Mali.
Une chose est claire, les colonels s’en sont sortis heureux lors de ce sommet qui restait pourtant déterminant pour la suite de cette transition. Il reste maintenant aux hommes forts de faire leur preuve pour montrer à l’opinion nationale et internationale que leur acte est motivé de bonnes intentions pour leur pays et non, ce que les gens pensent.
Pour rappel, ce sommet fait suite à un coup de force perpétré contre le président de la transition, Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane le 24 mai dernier après publication de la liste d’un nouveau gouvernement sans avoir consulter le vice-président qui a considéré l’acte comme une violation de la charte de transition. Assimi Goïta, alors vice-président de la transition dit avoir déchargé les deux autorités qu’il a gardées dans le camp de Kati pendant quelques jours. Vendredi dernier, la Cour Constitutionnelle a déclaré le colonel Assimi Goïta, Président de la transition.
Bourama Kéïta
Source: LE COMBAT