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Sommet de la CEDEAO à Accra le 03 juillet : Merci à Goodluck Jonathan d’être venu donner à nos autorités la primeur de la levée des sanctions contre notre pays

En se rendant à Bamako le jeudi, 23 juin, le Médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, a souhaité que son voyage ne soit pas ébruité. Seules quelques hautes personnalités maliennes, de par leurs relations hors du Mali, étaient au parfum. Quant au Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, ils savaient, de par leurs fines analyses et de par la vision d’ensemble qu’ils ont de la situation faite à notre pays, que M. Jonathan arrivait en messager de bonnes nouvelles. Ce fut le cas.

 

« Bientôt, les populations maliennes vont se rendre compte, effectivement, du travail abattu par les autorités pour atteindre ce niveau de progrès pour une bonne marche de la Transition au Mali ». En tenant ces mots élogieux au sortir de l’audience que lui a accordée le Président de la Transition le vendredi, 24 juin, le Médiateur de la CEDEAO, l’ancien Président nigerian, Goodluck Jonathan, délivrait un message d’espoir. Il annonçait tout simplement publiquement la bonne nouvelle, dont il a eu l’occasion de donner la primeur au chef de l’Etat lors de leur entretien, de la levée des sanctions contre le Mali le 03 juillet prochain, dans quatre petits jours. Le sommet de l’organisation sous régionale programmé ce jour à Accra (Ghana) ne sera nullement pareil aux autres qui l’ont précédé. Les chefs d’Etat qui y seront présents auront en main tous les atouts pour corriger l’erreur monumentale qu’ils ont commise il y a bientôt sept mois en décidant des sanctions indéniablement criminelles et bestiales contre le Mali. Mais, notre pays, de par ses capacités de résistance et son aptitude séculaire à la résilience, a su montrer à tous qu’un peuple qui s’assume triomphe toujours des adversités perfides et que la vertu du dialogue est ce vaut le mieux, au contraire des diktats. En effet, le Président Mohamed Bazoum du Niger, très acharné contre le pouvoir transitoire au Mali, a reconnu le lendemain du 09 janvier, en présence d’Emmanuel Macron, le président français, inspirateur des sanctions contre le Mali : « Il y a le Protocole de la bonne gouvernance et la démocratie auquel le Mali a souscrit en même temps que nous dans le cadre de la Cedeao. Il prévoit que lorsqu’il y a un coup d’Etat, il y a un certain nombre de mesures qui constituent l’exclusion de ce pays des instances de la Cedeao. C’est cela que nous avons demandé au sommet à Accra. Nous n’avons pas été d’accord avec ceux qui pensaient que ce n’est pas bien de prendre des sanctions. Nous avons dit que nous sommes partisans de l’Etat de droit. L’Etat de droit prévoit quelque chose de très précis. S’il s’agit d’appliquer les mesures de fermeture des frontières, cela n’existe pas dans le Traité de la Cedeao. Voilà pourquoi, nous, Niger n’avons pas préconisé cela. Mais nous avons été intraitables quant à la mise en œuvre des dispositions prévues par la Cedeao. »

 

 

Un homme comme Goodluck Jonathan ne vient évidemment pas pas pour présenter des excuses à la manière du commun des mortels, mais il le fait en homme d’Etat expérimenté et e diplomate chevronné par des manières policées mais non rusées. Le Mali a souffert, c’est certain, et les auteurs de ses douleurs sont connus dans la sous-région et ailleurs sont connus. Mais la résistance malienne a été une leçon pour toute l’Afrique et un déclic pour les exploiteurs extérieurs qui se moquent royalement de la souveraineté des Etats africains. Le Mali a montré aux populations africaines qu’il est possible de continuer à vivre sans recourir forcément aux subsides des impérialistes, à la condition de prendre conscience de leurs propres capacités et à la nécessité de défendre bravement leur dignité et leur souveraineté. Les autorités de la Transition malienne ont surtout mis à nu la vocation des institutions africaines, la CEDEAO et l’UEMOA en particulier, et aussi l’Union Africaine, qui se complaisent à demeurer sous les fourches caudines des Occidentaux dont elles défendent plutôt les intérêts au détriment de ceux de leur continent. Tout cela relève débats futurs à mener nécessairement pour sortir l’Afrique des griffes de ses exploiteurs sans foi, ni loi.

Lorsque Goodluck Jonathan dit clairement (il faut le remercier) que les populations vont bientôt se rendre compte, effectivement, de l’énorme travail abattu par les autorités de Transition pour atteindre un niveau de progrès, il ne mentionne pas seulement la continuité du dialogue avec elles, il est surtout admiratif du niveau des performances atteintes, dans la lutte contre le terrorisme et dans la réussite sur le plan social, des gouvernants maliens. Deux ans sans aides budgétaires, de surcroît dans des conditions d’embargo qui se sont endurcies au fil du temps, montrent bien la qualité des hommes aux affaires à Bamako. En effet, le gouvernement a réussi à mobiliser et à investir, en seulement un an, 800 milliards de francs CFA rien que pour l’apaisement social, en maintenant les salaires à niveau et en les payant régulièrement, en subventionnant les denrées de première nécessité, etc.

On peut rappeler, entre autres, que pour le carburant, le gouvernement a été amené à faire 120 milliards FCFA de subvention pour tenir le prix à la pompe à un niveau acceptable pour les Maliens ; pour le blé, 25 milliards FCFA ; pour l’huile, 35 milliard ; pour la viande, 750 millions ; pour le gaz, 11 milliards ; pour les engrais, 16 milliards, dont 96 milliards d’impayés pour la Cmdt. Nous sommes arrivés à la conclusion que la Cmdt va tirer l’ensemble de l’économie. Donc, il ne fallait pas lésiner sur les moyens, sur les coûts dans les autres secteurs, pour investir parce que quand le coton marche, les huileries marchent, le transport marche, le carburant marche, les vendeurs de savon marchent, l’aliment bétail marche. Donc, il faut un effet d’entraînement. Des choix responsables qui ont été faits, qui vont de pair avec les engagements formidables pour assurer la défense des populations et du territoire national.

Certains ont parlé d’accord secret entre le Président AssimiGoïta et le Médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, le vendredi dernier. Il n’en est rien. Il ne s’agit pas deal, mais de vérité du temps et du terrain à assumer de part et d’autre. La CEDEAO et ‘UEMOA n’ayant plus de raisons objectives, M. Jonathan a fait les bons offices et il est venu donner la primeur de la levée des sanctions ce 03 juillet. Raison pour laquelle il a soigneusement évité de rencontrer la classe politique dont les acteurs ne sont pas ceux qui ont aidé sainement la CEDEAO à parvenir aux bons constats pour s’entendre avec les autorités de la Transition sur l’essentiel. Dans tous les cas,le Président Assimi Goïta demeure solide sur son credo, aujourd’hui et toujours : souveraineté et respect mutuel-liberté de parole et d’action-partenariat gagnant-gagnant. La CEDEAO le sait et le dira partout.

Al-Hassan Bah

Source : Le National

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