Après le rejet d’extradition des barons de l’ancien régime d’IBK exilés en terre ivoirienne, le Mali fustige l’implication annoncée de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest via la Côte d’Ivoire.
Le torchon brûle entre Bamako et Abidjan avec une réelle passe d’armes. Par voie de communiqué dans la nuit du jeudi, le colonel Abdoulaye Maiga, Premier ministre par intérim et porte-parole du gouvernement, a déclaré que le Mali n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire.
Il a rappelé à la CEDEAO «que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire» avant de mettre en garde l’Organisation sous- régionale contre toute instrumentalisation par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis du Mali.
En effet, le chef de l’État ivoirien, a prôné cette réunion extraordinaire, en vue d’aboutir à la libération des 46 soldats ivoiriens actuelement détenus au Mali dans les plus brefs délais.
Rappel des “conditions illégales” par le gouvernement de Transition
Le gouvernement de la Transition a rappelé les » conditions illégales » dans lesquelles ces soldats dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivés au Mali en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission, ni autorisation, tout en dissimulant les identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de leur présence sur le sol malien.
En outre, le Premier ministre par intérim ajoute que «contrairement à la déclaration des autorités ivoiriennes, la MINUSMA officiellement saisie du statut de ces militaires par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait clairement indiqué que ces soldats ne faisaient pas partie des éléments nationaux de soutien. Par conséquent, aucune base légale ne saurait, à présent, justifier, ni leur présence, encore moins leur mission au Mali».
«De même, le Directeur en charge des questions africaines de la République fédérale d’Allemagne, reçu en audience le lundi 7 août 2022 au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avait clairement indiqué qu’aucune Agence allemande, encore moins le gouvernement, n’avait de lien contractuel avec les »éléments ivoiriens arrêtés à l’aéroport ». Par conséquent, son pays n’avait rien à voir, ni de près de loin, avec les personnes arrêtées » a fait savoir le colonel Maïga.
Selon lui, «le gouvernement ivoirien avait reconnu sa responsabilité dans sa déclaration officielle lue par le ministre Directeur de Cabinet du Président de la Côte d’Ivoire, M. Fidèle Sarassoro, le 3 septembre 2022 à Lomé en ces termes : »la Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. La Côte d’Ivoire soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali».
La partie malienne souligne qu’ «un tel revirement grave de la part d’autorités étatiques ne visent qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité».
Il sera rappelé que c’est exclusivement en sa qualité de Président du Conseil supérieur de la magistrature que le colonel Assimi Goïta, numéro 1 malien, a indiqué à la Côte d’Ivoire, la nécessité de revoir la situation de certains Maliens, objet de mandats d’arrêt internationaux .
«C’est cette attitude responsable du Président de la Transition qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otages».
Le gouvernement de la Transition tout en réitérant son attachement à la paix, à la sécurité et aux relations séculaires du bon voisinage précise que pour le respect de sa souveraineté, sa sécurité nationale, aux intérêts vitaux de son peuple ne cèdera à aucun chantage ou intimidation.
Autant dire que le Togo a du pain sur la planche car la médiation entre Bamako et Abidjan devient délicate.