Le président français François Hollande et un grand nombre de chefs d’Etat et de gouvernement africains sont arrivés vendredi à Bamako pour participer au 27e Sommet Afrique-France, qui se tiendra le 14 janvier.
Parmi les dirigeants africains francophones les plus influents, seul le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara manquera le sommet en raison de la situation militaire et politique dans son pays.
Les travaux de ce 27e Sommet Afrique-France ont débuté vendredi au niveau ministériel et les échanges doivent porter notamment sur la sécurité, le développement et l’immigration.
Les ministres ont aussi travaillé sur la validation du projet de programme et l’adoption de la Déclaration finale du sommet.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a souligné que l’organisation de ce sommet dans la capitale malienne était “le témoignage de la confiance placée en l’avenir du Mali”. En effet, il s’agit de la première grande rencontre internationale accueillie par Bamako depuis le début de la crise dans le pays en janvier 2012.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a souligné que “le terrorisme, la menace sécuritaire ou les menaces sécuritaires [et] le crime transnational organisé sont des défis importants qui requièrent d’abord une mutualisation des efforts entre africains d’une part, mais aussi un partenariat avec l’extérieur du continent, dont la France, qui est quand même un partenaire stratégique important du continent, d’autre part”.
A l’issue de ce 27e sommet les participants devraient trouver des mécanismes et des moyens pour faire face à ces menaces sécuritaires.
Selon certains diplomates, la création d’un Fonds d’investissement franco-africain à destination des PME doté de 76 millions d’euros devrait être annoncée, de même qu’une allocation supplémentaire d’un milliard d’euros par an destinée à des projets de développement en Afrique.
Par ailleurs, selon les mêmes sources, la France appuiera la formation de 25.000 soldats africains par an et apportera un soutien complémentaire de 3 milliards d’euros par an pour le développement des énergies renouvelables en Afrique d’ici 2020.
En marge du sommet se tient le forum économique Afrique-France avec la participation d’une soixantaine de chefs d’entreprises françaises et africaines.
Cette forte présence du milieu d’affaires français relance aussi le débat sur les vrais enjeux de ces sommets Afrique-France. Pour certains observateurs, ils sont l’affirmation de la volonté de la France d’accentuer sa domination politique et économique sur le continent. Ils déplorent en outre le manque de projets cohérents des Africains face à ce phénomène.
“La Françafrique va perdurer, car l’Afrique est en panne de projets”, estime ainsi Issa N’Diaye, philosophe et chargé de cours à l’Université de Bamako, interrogé sur la question.