Le maire de la ville de Bamako, Adama SANGARE, a présidé le mardi dernier la session extraordinaire du conseil du District. A l’ordre du jour, il s’agissait de faire le point de la participation du District de Bamako au dernier sommet Africités, tenu au Marrakech où Adama SANGARE a pris officiellement ses fonctions à la tête du forum mondial de l’Economie sociale et solidaire (GSEF).
La rencontre tenue, dans la salle de réunion du Musée de Bamako, a été exceptionnellement élargie à des élus des communes voisines du District afin que ceux-ci donnent leur avis sur des projets de développement négociés par le maire SANGARE avec des partenaires français. En effet, lors des rencontres avec des partenaires de l’Hexagone, M. SANGARE a affirmé avoir obtenu des engagements pour la relance du projet tramway, l’élargissement de l’éclairage public intelligent dans toute la ville et la création d’une ceinture verte autour du District de Bamako. En principe, certains de ces projets vont démarrer en début 2019.
Tout souriant, Adama SANGARE, dans son discours, a informé le conseil de l’élection de la ville de Bamako, à travers sa personne, avec le maire de Séoul, à la tête du Global Social Economy Forum (GSEF) ou Forum Mondial de l’Economie Sociale et Solidaire.
Selon lui, le GSEF est une organisation internationale, créée en 2013 à Séoul, qui réunit des gouvernements locaux et des acteurs de la société civile voués à soutenir l’essor de l’économie sociale et solidaire (ESS). Il a également précisé que l’un des objectifs majeurs de l’organisation est de promouvoir la collaboration entre les structures de l’économie sociale et solidaire et les gouvernements locaux, afin de favoriser la création d’emplois de qualité, la croissance équitable, le progrès de la démocratie participative et le développement durable.
Dans l’histoire de cette organisation, c’est la première fois qu’une collectivité malienne occupe un tel poste. Une responsabilité dont le maire Adama SANGARE assure avoir conscience.
«…Nous avons accepté la charge, l’honneur et l’estime que les maires et les autres acteurs de l’économie sociale et solidaire venaient de nous témoigner. Nous l’assumerons au nom des populations maliennes », a déclaré M. SANGARE.
Puis, il a soutenu que l’élection de Bamako, à la co-présidence du GSEF, se justifie par l’engagement des élus en faveur de l’économie sociale et solidaire, en dépit de la forte concentration de la population urbaine du Mali dans le District. Et les chiffres sont éloquents : «Ils sont environ 56,4% de la population urbaine du Mali résidant dans la capitale et 88,5% de la population exercent dans des secteurs relevant du domaine de l’économie sociale et solidaire», d’après l’édile du District.
Malgré le caractère informel du domaine, a reconnu le maire de Bamako, il joue un très grand rôle dans le développement économique et social de la ville. Pour plus de précision, il fait vivre 8/10 ménages dans le District de Bamako, a affirmé M. SANGARE. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, compte tenu de son importance dans l’essor économique, les élus de Bamako ambitionnent une mutation de ce secteur de l’informel en formel.
Celle-ci aura l’avantage de prendre en compte le poids du secteur dans l’économie nationale, mais aussi pour le faire bénéficier des droits tels que la protection sociale et l’accès aux marchés publics, tout en rappelant la création d’un centre, en 2017, pour conduire cette mutation, a-t-il indiqué.
Par ailleurs, avant même l’adhésion de la ville de Bamako au GSEF en 2016, M. SANGARE a expliqué qu’il y avait déjà des initiatives de soutien et d’appui en faveur des acteurs de l’économie sociale et solidaire. L’un des exemples de ces initiatives est à la mise en œuvre du projet FAFP/Swisscontact, qui a permis de financer 206 projets pour un montant de plus 633 millions de FCFA, à travers la mairie. Ces projets ont bénéficié à 4.057 acteurs sont 2.346 femmes.
Par Sikou BAH
Source: info-matin