L’eau fournie par la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) est-elle propre à la consommation ? La question reste toujours posée malgré les assurances données par la direction. Depuis l’alerte donnée le 18 juillet par le Syndicat autonome de la SOMAGEP, l’inquiétude persiste.
Dans une lettre d’information adressée au Directeur général de la SOMAGEP, le Syndicat autonome de la SOMAGEP (SASO) a attiré l’attention de la structure sur la qualité de l’eau fournie à la population. Évoquant un rapport du Laboratoire national des Eaux qui conclut que l’eau produite par la société n’est pas propre à la consommation, le syndicat se dit inquiet pour l’image du service et invite la direction à prendre les mesures idoines pour remédier à la situation.
Des réactions peu rassurantes
Dans une interview sur la télévision nationale, la Directrice du Laboratoire national des eaux a tenté de rassurer sur la qualité de l’eau. Expliquant qu’alors que le prélèvement se fait régulièrement tous les derniers jeudis du mois, EuCAP Sahel, alors sur le départ, aurait mis deux mois avant d’effectuer l’analyse. Ce qui pourrait expliquer le taux anormalement élevé de chlore au moment de celle-ci. Toute chose corrigée depuis, selon la Directrice, car le second prélèvement effectué n’a montré aucune anomalie. Intervenant à sa suite, le Directeur général de la société des eaux a assuré que la SOMAGEP était certifiée aux normes Iso 9001 depuis 2015, ce qui atteste que la qualité de l’eau distribuée par elle est conforme aux normes internationales.
Malgré ces sorties, les consommateurs restent sceptiques sur la qualité de l’eau en cette période d’hivernage. Car il est habituel en cette période que la coloration et même le goût de l’eau du robinet soient affectés.
Dans une autre adresse à leur direction, certains travailleurs représentés par leur intersyndicale se sont désolidarisés de ce qu’ils nomment une campagne visant à ternir l’image de la société. S’insurgeant contre les allégations du Comité syndical, ils indiquent que ces accusations infondées visent à semer le doute dans la tête des clients. Des clients pour le moment un peu laissés à eux-mêmes. En effet, en l’absence officielle de réaction de la part des organisations de défense des consommateurs, ces derniers se contentent de ce qu’ils ont. Car, en plus de l’incertitude sur la qualité de l’eau, c’est sa disponibilité qui continue d’être un casse-tête pour un bon nombre de citoyens. Dans plusieurs quartiers de la capitale, les robinets continuent de fournir l’eau au compte-goutte.