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Situation sécuritaire : Le sud sous la menace

Dans la nuit du 25 juillet dernier, un gendarme a été tué et un civil blessé dans l’attaque de la brigade de gendarmerie de Massigui, dans la région de Dioïla. Cinq jours auparavant, c’est le chauffeur d’une compagnie de transport qui avait été tué sur la route de Ségou par des individus armés. Sans compter les nombreux braquages à répétition à Bamako. La situation sécuritaire au sud du Mali ne cesse de se dégrader. 

 

Que ce soit le terrorisme ou le banditisme organisé, tous les ingrédients sont réunis pour que le sud du pays n’échappe pas à la spirale de la violence. L’attaque de la brigade de gendarmerie de Massigui en est l’un des signes avant-coureurs, même si ses auteurs ne sont pas connus, car elle n’a pas été revendiquée. Cependant, sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes, dont des responsables politiques, ont qualifié l’attaque de terroriste. Pour  Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS), beaucoup d’hypothèses peuvent expliquer ce qui s’est passé. « La question du terrorisme focalise l’attention et on est tenté de tout ramener à cette dimension. Mais, à côté du développement de l’activisme des groupes extrémistes violents, il y a également depuis quelques années un développement très important de la criminalité organisée dans le pays ».

Selon le chercheur, la prolifération et la circulation des armes dans le pays et la professionnalisation de la violence sont le terreau de cette montée de la criminalité grandissante et du terrorisme. Un autre élément important à ne pas écarter : la crise socio-politique que traverse le pays. « Les jours qui ont suivi le 10 juillet, il y avait une situation de guérilla urbaine qui s’était installée dans la capitale malienne, ce qui avait obligé les forces de défense et de sécurité à une sorte de repli. À Bamako, il n’y avait presque pas de patrouilles la nuit. De tels relâchements sont souvent favorables au développement des activités criminelles ».

Un retour à la normale de la situation politique permettra plus de vigilance face à la spirale de la violence, selon certains observateurs. « Il est d’abord important de mener des enquêtes pour comprendre ce qui s’est passé à Massigui, en raison de sa proximité avec la capitale malienne, et des enjeux qui pourrait peser sur cette localité, afin d’anticiper des attaques de ce type dans d’autres villes du pays », propose Baba Dakono.

Boubacar Diallo

Journal du Mali

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