Le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Mali (OCHA) a animé, le mardi 17 décembre 2019, une conférence de presse à son siège. L’objectif était de faire le point de la situation humanitaire qui prévaut au Mali. La conférence était animée par la coordinatrice de l’OCHA au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, en compagnie des partenaires dont l’OMS, représentée par Jean Pierre Baptiste, et le PAM par Silvia Caruso…
Si rien n’est fait dans l’immédiat, la situation humanitaire, au rythme dont évoluent les choses, risque de s’aggraver au Mali. C’est ce qui ressort de la conférence de presse de l’OCHA Mali le mardi dernier
Les violences liées aux conflits engendrent de graves violations des droits de l’homme, voire du droit internationational humanitaire. Selon Mme Mbaranga Gasarabwe, la crise sécuritaire affecte « sérieusement » la protection des civils qui continuent d’être tués, heurtés, et forcés à de multiples déplacements de longue durée.
Cette année, 20% des villages n’ont pas pu cultiver dans la région de Mopti en raison des présents conflits qui aggravent l’insécurité alimentaire. « Ce contexte ne fait qu’accroitre la vulnérabilité des populations. Au début de l’année 2019, nous estimions à 3,2 millions les personnes ayant besoin d’assistance humanitaire. Cependant, en août, leur nombre a atteint 3,9 millions de personnes », lit-on dans le discours de la coordinatrice.
Ce problème n’est pas sans conséquence sur la situation humanitaire. Selon la conférencière, ils sont aujourd’hui 650 000 personnes en insécurité alimentaire sévère dont 2,9 millions à risque. En se fiant aux estimations faites, cette situation s’aggravera durant la période de soudure, entre juin et août 2020.
La situation nutritionnelle reste également « préoccupante » dans le septentrion malien. Cette situation a atteint le seuil critique de 15,3% à Ménaka.
Cette crise n’a pas épargné l’éducation. Selon OCHA Mali, 365 000 enfants sont victimes de la fermeture de 1 200 écoles dans des zones touchées par des conflits.
Sur le plan sanitaire, 23% des postes de santé ne fonctionnent plus dans des zones de conflit. S’agissant de la situation des déplacés internes, l’organe onusien fait état de 199 000 déplacés internes dont plus de 100 000 nouveaux déplacements courant 2019. Un seuil qui n’avait pas été atteint depuis 2014.
Toutefois, l’organe humanitaire des Nation unies ne cesse pas d’agir en portant assistance aux plus vulnérables, selon ses moyens de bords. Des centaines de milliers de personnes ont été soutenues depuis janvier par des humanitaires : 960 000 personnes ont été assistées dans le secteur de la sécurité ; 361 000 personnes pour la nutrition ; 769 000 ont reçu des soins de santé.
Cependant, il convient de souligner que sur les 324 millions de dollars recherchés pour le Plan de réponse humanitaire, c’est seulement 160 millions qui ont été mobilisés, soit un taux de financement de 50%, précise Mme Mbaranga Gasarabwe.
Pour finir, la coordinatrice a exprimé le risque d’une éventuelle dégradation de la situation humanitaire en 2020.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays