Dans une récente sortie de l’Association Peul, Tabital Pulaaku, ses responsables se sont exprimés sur la situation dans le centre du Mali plus précisément la région de Mopti dans le Pays Dogon. Intitulé ‘’Le génocide perpétré par les chasseurs de Dan-na Amassagou’’, cette accusation dite ‘’grave’’ a poussé le chef d’Etat-major Général de Da Na Amassagou à sortir de sa réserve et accuser des Peulhs d’être responsables de la situation d’insécurité au Pays Dogon. Il va jusqu’à citer des noms.
Rappel des faits à travers le centre du pays
Le Chef d’Etat-Major Général, Youssouf Toloba, qui nous a joints au téléphone, cite des localités dans lesquelles des peulhs à identité terroriste coupent le sommeil aux paisibles citoyens.
« Des Peulhs terroristes sont un peu partout. Dans le cercle d’Ansongo, ils sont en guerre contre des Tamasheq. Dans les localités de Macina, Djenné, Kouakrou, ils sont opposés aux Bambara et Bozo. A Kouakrou précisément, ils imposent leurs lois. Tomian, Ouankoro et Bandiagara ont été des cibles d’attaques perpétrées par des peulhs. Dans les deux premiers villages, l’armée et la population ont été attaquées et à Bandiagara, c’est un hôtel. Nous avons toutes les preuves.
A 5 km de Koro jusqu’à Mondoro, il n’y a pas d’autorité. A 5 km de Douentza jusqu’à Hombori, pas d’autorité non plus. De Douentza jusqu’à Konnan, pas d’autorité. Ce sont des terroristes Peulhs qui sont responsables de cette situation. Les Gouvernants sont au courant de tout cela mais ne réagissent pas. L’Etat est attaqué partout et se laisse faire ».
Le cas précis du Pays Dogon
« Pour le cas du Pays Dogon, il y a des cadres Peulhs, qui sont responsables. Je cite le nom de Hassane Barry. Ce sont eux qui téléguident les choses depuis Bamako. Nous sommes au courant et nous avons des preuves. Certains parmi eux sont sur les traces de leurs ancêtres qui ont passé le clair de leur temps à vouloir déstabiliser le Pays Dogon, mais n’ont pas pu.
Le Dogon ne connait pas la guerre. Il ne sait que cultiver. Si vous voyez qu’il a décidé de se défendre c’est parce que sa vie est menacée et son environnement est chaque fois attaqué par des individus dangereux. Je le dis sans détour et je le maintiens. Je ne dirai pas que toute la communauté Peulh est responsable, mais ce sont des Peulhs qui sont à la base de la situation. Le pays Dogon était habité dans le temps par les Dogon, Bozo, Bobo, Bambara, Songhaï, Dafin… Les Peulhs sont venus après et certains parmi eux n’ont pas tardé à se mettre dans la posture de vouloir détruire le Pays Dogon.
Vous avez entendu que des Dozo ont été désarmés par l’armée malienne. Mais les armes qu’on les a retirés, ce sont des fusils de chasse. Il n’y a aucune arme lourde. Par contre, des Peulhs sont lourdement armés. L’Etat sait où se trouvent ces armes. S’il ne le sait pas, je citerai des noms de villages : Douma, Kèrèna, Toula, Boni, Douna… C’est là où ils cachent les armes. C’est là aussi où ils quittent pour venir attaquer les populations. Même si l’Etat est prêt, demain, nous sommes disposés à l’accompagner dans ces zones.
Nous nous battons pour la stabilité du Pays Dogon. Nous ne sommes contre personne et pour preuve nous vivons avec toutes les communautés ci-haut citées. Mais si des individus s’aventurent dans la logique de détruire le Pays Dogon, cela se fera sur notre corps. Tant que nous sommes vivants, nous nous battrons pour le Pays Dogon et personne ne fera de cette contrée ce qu’elle veut au détriment des communautés qui y vivent. »
La Rédaction
Source: Le Pays