L’agriculture constitue la base de l’économie des pays de la sous-région. Elle emploie plus de 70% de la population active et contribue pour environ 30 à 36 % du PIB. L’agriculture s’impose ainsi comme un levier privilégié de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté. Mais l’agriculture est aussi, et malheureusement, le principal facteur de dégradation de l’environnement, des ressources naturelles. D’où la nécessité de rechercher et de développer des modes de production durables et respectueux de l’environnement.

C’est dans ce contexte qu’a vu le jour un projet destiné à améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des producteurs grâce à des Systèmes de production biologique diversifiés (Syprobio). Ce projet est exécuté dans les trois pays plus grands producteurs de coton d’Afrique de l’ouest : le Bénin, le Burkina Faso et le Mali. Il implique plus de 100 producteurs-chercheurs, une vingtaine de chercheurs des institutions nationales de recherche des trois pays, des organisations paysannes et des partenaires au développement.

Le projet Syprobio est financé par l’Union européenne, couvre la période 2011-2015 et vise à identifier, tester et disséminer les techniques et stratégies d’une production biologique diversifiée, rentable, durable et adaptée au changement climatique pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

Le comité de pilotage du projet s’est réuni en atelier à Sikasso du 26 au 28 février. Y ont pris part les autorités nationales et régionales, les structures partenaires du projet et les représentants des producteurs chercheurs des pays couverts. Après le Burkina Faso et le Benin, Sikasso au Mali accueillait ce 4^e comité de pilotage consacré à la présentation des résultats de la deuxième année des tests, au choix définitif des innovations retenues pour la vulgarisation et la dissémination aux producteurs ainsi qu’à l’identification de la stratégie et des pistes de dissémination de ces innovations à grande échelle.

A l’ouverture des travaux, le directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso, Sidi Konaté, a souligné l’importance de la culture du coton dans l’économie des trois pays. Il a salué la création du Syprobio qui, pour lui, permettra de lutter contre la dégradation de l’environnement, des ressources naturelles et de la diversité biologique, une dégradation causée par la culture conventionnelle du coton.

Le coordinateur régional du projet, Remy Dabiré, a expliqué que le Syprobio s’attèle à trouver un équilibre entre le système de production biologique et la production conventionnelle qui utilise les intrants nocifs à l’environnement. Les travaux ont enregistré des présentations sur les fondements et l’état d’avancement du projet Syprobio, les réalisations du projet et les innovations à promouvoir. Il y a eu aussi des travaux des groupes sur les thèmes prioritaires de recherche pour 2014.

Ce comité de pilotage visait principalement le partage, l’analyse et la réflexion critique sur les actions du projet et l’élaboration de stratégie de diffusion des résultats obtenus et leur adoption par les producteurs. Au cours de la rencontre, les participants ont fait le bilan des activités de recherche en milieu paysan et en stations de recherche dans les 3 pays. Ils ont validé les thèmes qui feront l’objet de vulgarisation en 2014 /2015, discuté des possibilités de synergies avec d’autres projets de recherches.

F. DIABATE 

AMAP-Sikasso