La signature, hier à Alger, d’un relevé de conclusion des consultations préparatoires à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et d’un arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités au nord Mali, constitue un «tournant vers le meilleur», a affirmé le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. S’exprimant à l’occasion de la cérémonie de signature, M. Lamamra a indiqué que ces deux documents constituaient «un tournant vers le meilleur» pour le retour de la paix et de la stabilité au Mali. Le ministre a considéré que les documents, signés par les membres de la médiation internationale élargie, dont l’Algérie est chef de file, et par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), renseignaient sur la volonté de l’ensemble des parties d’œuvrer pour la stabilité du Mali et l’épanouissement de son peuple.
M. Lamamra a, à cette occasion, invité les membres de la CMA à signer, dans les plus brefs délais, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Il a fait part du soutien et de l’encouragement permanents de l’Algérie au Mali et à son
peuple.
Signature d’un arrangement sécuritaire : les parties en conflit exhortées à un arrêt immédiat des hostilités
Un arrangement sécuritaire, signé hier à Alger, engage les parties maliennes en conflit à procéder à un arrêt immédiat des hostilités. Dans cet arrangement, dont l’APS a obtenu une copie, il est précisé que «tenant compte de la précarité de la situation prévalant à Ménaka, dans le Nord du Mali, et dans d’autres localités, du risques d’affrontements violents qui peuvent s’en suivre, et l’obligation du respect des engagements antérieurs en matière de cessation des hostilités pour favoriser le parachèvement du processus de paix et de réconciliation au Mali, les parties s’engagent à observer et à mettre en œuvre le respect par toutes les parties de leurs engagements antérieurs». À cet effet, «les parties s’engagent en faveur de la cessation de toute hostilité, le retrait de la localité de Ménaka des éléments armés de la Plateforme et leur retour à leurs positions initiales, le repli des éléments armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), au-delà d’un rayon de 20 km autour de la localité de Ménaka».
«Le positionnement des Forces armées maliennes (FAMas)dans cette ville, dans le respect des engagements antérieurs, en concertation avec les autorités compétences, la protection de la population civile à Ménaka et sur toute l’étendue du territoire malien par la Minusma, par le déploiement d’une composante militaire, policière et civile», a-t-on ajouté. Il est question aussi de «l’envoi des Équipes mixtes d’observation et de vérification (EMOV) en vue de contrôler l’effectivité du cessez-le-feu et d’enquêter sur d’éventuelles violations dans toutes les localités concernées y compris à Ménaka». Cet arrangement «prend effet, sous la supervision de la Minusma avec la collaboration des autorités locales, dès sa signature, et reste en vigueur jusqu’à la mise en place des mécanismes pertinents prévus par l’Accord, et selon son calendrier de mise en œuvre», précise le document. La mise en œuvre «des modalités techniques et opérationnelles relatives à la situation à Ménaka doit être achevée dans un délai ne dépassant pas les 72 heures suivant la signature de l’arrangement», a-t-on conclu. Un relevé de conclusion des négociations autour de l’application de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au nord du Mali, ont été signés, hier à Alger, par les parties prenantes au dialogue malien mené par la médiation internationale élargie, dont l’Algérie est chef de file. Les documents ont été signés par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, en tant que chef de file, par le ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et par le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MUNISMA), Mongi Hamdi. Les deux documents ont également été signés par le représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Sidi Brahim Ould Sidatt, et tous les représentants de la médiation internationale.
Le relevé des conclusions exprime une avancée dans le retour de la paix
Le relevé des conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé hier à Alger, constitue «une avancée» dans la quête pour la stabilité du Mali, notamment dans ses régions du Nord. La médiation internationale élargie a tenu, à Alger à compter du 25 mai, une série de consultations avec les parties prenantes au processus d’Alger à l’effet d’identifier les actions à engager, suite à l’entrée en vigueur de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, signé le 15 mai dernier, rappelle-t-on. Dans ce relevé, dont l’APS a obtenu une copie, il est précisé que «les consultations se sont articulées autour de la mise en place des conditions du parachèvement du processus de signature de l’accord dans les plus brefs délais et la clarification de la méthodologie et des modalités de mise en œuvre, la réaffirmation par les parties au processus d’Alger de leurs engagements en faveur d’une cessation totale et définitive des hostilités, et l’examen des préparatifs engagés pour la mise sur pied du Comité de suivi de l’accord et pour la tenue dans les délais fixés par l’accord de la première réunion de ce comité». Dans ce cadre, et en vue de la mise en place des conditions du parachèvement du processus de signature de l’accord, la CMA a fait état d’un certains nombre de préoccupations liées à cette mise en œuvre de l’accord, lit-on dans le document. «La médiation a considéré que l’ensemble des points soulevés par la CMA étaient pertinents à l’objet de l’accord. À ce titre, ces points seront pris en compte par le Comité de suivi. Sachant que préalablement à leur signature de l’accord, le 15 mai à Bamako, le gouvernement malien et la plateforme ont également soumis à la médiation un certain nombre d’observations et de commentaires qui seront dûment pris en compte dans le processus de mise en œuvre de l’accord», a-t-on ajouté. La médiation s’engage ainsi à «favoriser l’ouverture de discussions entre les parties afin d’aboutir à une solution consensuelle satisfaisante». En ce qui concerne la représentation des populations du Nord au sein des institutions et grands services publics, la médiation s’engage à ce que ces dispositions reçoivent une «application satisfaisante effective». S’agissant des régions de Meneka et de Taoudeni, la médiation internationale rappelle que «l’accord prévoit que les institutions de l’État malien prendront les dispositions requises pour l’élaboration et l’adoption des mesures réglementaires et législatives portant création de circonscriptions administratives au Mali, nécessaires à rendre effectives les décisions relatives à la création de ces régions».
La médiation veillera, au cours de la mise en œuvre de l’accord, à «ce que le gouvernement diligente des décrets et des mesures dans les meilleurs délais», ajoute le document. S’agissant de la question du retour des réfugiés, la médiation considère que, conformément aux dispositions pertinentes de l’accord en son article 48, elle demeure une des grandes priorités de la période intermédiaire, sachant que cette question constitue un élément qui permettra les conditions favorables à l’organisation des élections, a-t-on souligné.
M. Diop exprime sa satisfaction au Président Bouteflika
Le ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a salué, hier à Alger, au nom du Président malien, l’Algérie et son Président Abdelaziz Bouteflika pour leurs efforts consentis en faveur de l’application effective de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali. M. Diop s’est félicité de la signature, hier à Alger, d’un relevé de conclusions des consultations préparatoires à l’application de l’Accord de paix et d’un arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités au nord Mali, la qualifiant d’«un pas supplémentaire accompli» pour l’application de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger, signé le 15 mai à Bamako. Cette signature, a précisé M. Diop, va favoriser l’«harmonie et la sécurité sur tout le territoire malien», a-t-il souligné, «avec la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation». Par la même occasion, M. Diop a réitéré son appel à toutes les parties maliennes à rejoindre «ce train de la paix pour l’intérêt exclusif du Mali, pour une paix durable». Le ministre a considéré que les documents, signés par les membres de la médiation internationale élargie, dont l’Algérie est chef de file, et par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), vont «créer toutes les conditions requises pour l’application de l’accord». «Toutes les parties ont fait des concessions pour l’application effective de l’accord de paix», a-t-il affirmé, ajoutant que «la paix ne se réalisera que par les Maliens eux-mêmes». Un relevé de conclusion des négociations autour de l’application de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au nord du Mali ont été signés, hier à Alger, par les parties prenantes au dialogue malien mené par la médiation internationale élargie, dont l’Algérie est chef de file. Les documents ont été signés par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, en tant que chef de file, par le ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et par le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MUNISMA), Mongi Hamdi. Les deux documents ont également été signés par le représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Sidi Brahim Ould Sidatt et tous les représentants de la médiation internationale.
Coordination des mouvements de l’Azaouad Optimisme
La Coordination des mouvements de l’Azaouad (CMA) est «optimiste» quant au retour de la paix et de la stabilité au nord du Mali, grâce aux efforts consentis par la médiation internationale élargie, dont l’Algérie est chef de file, a déclaré, hier à Alger, un des porte-parole de la CMA, Mohamed Maouloud Ramadane. «Nous sommes optimistes quant au retour de la paix et de la sécurité dans les régions nord Mali, et remercions les efforts consentis par la médiation internationale (élargie) dont l’Algérie est chef de file», a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse, en marge d’une rencontre s’inscrivant dans le cadre des concertations autour de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, signé le 15 mai dernier à Bamako. Il a précisé que la CMA allait signer l’Accord de paix et de réconciliation au Mali le 20 juin à Bamako. Auparavant, le chef de délégation et représentant de la CMA, Bilal Ag Acherif avait, lui aussi, déclaré à la presse que la coordination comptait signer cet accord le 20 juin prochain à la capitale malienne. Deux composantes de la CMA avaient signé l’Accord de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger, alors que les trois autres avaient demandé une période supplémentaire pour consulter leur base militante. Les trois composantes qui n’ont pas signé l’accord sont : le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
Le Représentant des Chefs des mouvements politico-militaires du nord du Mali
M. Harouna salue l’Algérie pour ses efforts en faveur de la paix
Le représentant des chefs des mouvements politico-militaires du nord du Mali, engagé au sein de la plateforme d’Alger, Harouna Touré, a salué, hier à Alger, les efforts de l’Algérie, en tant que chef de file de la médiation internationale élargie, pour le retour de la paix et de la stabilité dans son pays. «La plateforme réitère ses remerciements, ses encouragements et ses félicitations au peuple frère de la République algérienne démocratique et populaire, à son Président, Abdelaziz Bouteflika, à son gouvernement, ainsi que la communauté internationale toute entière», a-t-il indiqué lors de la cérémonie de signature du relevé de conclusion des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, et d’un document contenant des arguments sécuritaires pour une cessation des hostilités. La plateforme des mouvements républicains de la plateforme du 14 juin 2014, signataire de l’accord du 15 mai 2015, a tenu à saluer la médiation dans sa quête permanente de la stabilisation des régions du nord du Mali en vue de parvenir rapidement à la paix et à la réconciliation dans le pays. «C’est dans cette logique qu’à sa demande, elle s’est réunie avec la médiation internationale, sous la présidence de son Excellence Monsieur l’ambassadeur de la République algérienne démocratique et populaire, le 20 mai 2015 à Bamako, dans la salle de conférences de ladite ambassade», a-t-il ajouté. Concernant les consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, M. Touré a expliqué qu’«au terme de débats nourris et enrichissants, empreints de franchise et de convivialité, la médiation a demandé, en termes clairs, à la plateforme d’abandonner la position de Ménaka pour créer les conditions favorables à la mise en application des clauses de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé le 15 mai 2015 par la grande majorité des parties prenantes». «À cette requête dont l’issue est heureuse pour tous, à condition que toutes les parties concernées soient de bonne foi, la plateforme a tenu à exprimer ses sentiments et faire des propositions de sortie de crise», a-t-il fait savoir.
Entre autres propositions, la plateforme avait demandé, selon lui, à «la médiation internationale d’adhérer à l’organisation d’une mission sur Ménaka, composée de la médiation élargie, de la plateforme, des autorités traditionnelles (chefferie traditionnelle) de Ménaka, de la collectivité locale de Ménaka (maire), les députés, en vue de parvenir à une solution heureuse. Ce qui, au sortir de la salle de réunion, semblait être un acquis. «Ici à Alger, la plateforme a été très sensible aux différentes sollicitations de la médiation aux principes desquels elle adhère totalement. Cependant, elle réitère sa position exprimée lors la réunion du 20 mai à Bamako, car elle estime que la solution aux arrangements sécuritaires à Ménaka passe nécessairement par la consultation des populations et la globalisation de tous les cas de figure», a-t-il ajouté. Pour lui, la plateforme s’en remet à l’Accord de paix signé le 15 mai 2015 à Bamako. Elle appelle «les frères de la CMA à venir, sans délai, signer l’Accord, la communauté internationale et le gouvernement à s’atteler à l’application de l’Accord».
source : elmoudjahid