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Signature de convention communale pour l’abandon du mariage des enfants à Sikasso : « C’est vraiment un acte stratégique pour le respect des conventions internationales » dixit Mme Berthé Aïssata Traoré, gestionnaire de projet Save the Children

Après une série de signatures de convention communale par les chefs de village et les élus municipaux pour l’abandon de la pratique du mariage des enfants dans les communes de Karangana, Kléla et Fama dans la région de Sikasso, du 17 février au 26 février 2020, Mme Berthé Aïssata Traoré, gestionnaire du projet « le mariage n’est pas un jeu d’enfant » pour le compte de Save the Children nous a accordé une interview où elle a abordé le processus de la mise en œuvre du projet, la convention communale, les Associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) du projet.

Qu’est-ce que c’est que le projet « le mariage n’est pas un jeu d’enfant », parle nous du début de sa mise en œuvre à maintenant ?

Le projet «le mariage n’est pas un jeu d’enfant » est un projet de cinq ans financé par le ministère des affaires étrangères des Pays-Bas de 2016 à 2020. C’est un projet qui est mise en œuvre par quatre ONG : Save the Children, Oxfam, Population Council et Simavi. Au Mali, le projet intervient dans les régions de Sikasso avec Save the Children et de Ségou avec Oxfam. Globalement, ce projet a pour objectif de permettre aux jeunes filles et garçons de décider délibérément le meilleur moment de sceller le mariage en fonction de la législation en vigueur au Mali. C’est pourquoi, le projet intervient sur plusieurs axes notamment, l’information sur la santé de la reproduction, l’accès aux opportunités économiques pour les filles, l’éducation, le mécanisme de protection communautaire, l’accès aux services de santé des jeunes et la mobilisation communautaire. Tous ces axes cités ci-dessus sont couronnés par le plaidoyer.

Aujourd’hui, nous sommes à une phase décisive du projet avec la signature de convention communale par les acteurs pour l’abandon du mariage des enfants, comment ça se passe ?

L’axe six du projet qui porte sur la mobilisation communautaire pour le changement de comportement et le plaidoyer a initié la présente activité permettant les signatures de convention communale de promotion de l’abandon de la pratique du mariage des enfants. Toute chose qui constitue un axe prioritaire du projet. Du point de vue légal, le mariage est égalisé à partir de 16 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons. Malheureusement, l’on constate que les filles sont plus souvent données en mariage dans nos communautés à partir de 13 ans et 14 ans. C’est ainsi que le programme a jugé nécessaire de renforcer les capacités des mères dans les douze communes d’intervention du projet depuis 2017. Après cette phase de sensibilisation, les mères ont bien compris la problématique du mariage des enfants et ses conséquences. Elles ont également compris la législation malienne en vigueur en matière du mariage. Alors, elles se sont engagées à faire des conventions au niveau de leurs communes. C’est ainsi que le programme a décidé de les accompagner. Maintenant, à travers la signature cette convention, le programme va non seulement toucher la commune mère mais aussi chaque village lié aux différentes communes mères. C’est vraiment un acte stratégique pour le projet en termes d’abandon du mariage des enfants. Aujourd’hui, l’âge légale est de 16 ans pour le mariage des filles mais le programme s’étendra jusqu’à 18 ans en respectant les conventions internationales que le Mali s’est engagé depuis un certain nombre d’années. Déjà, l’abandon de la pratique du mariage des enfants à l’âge de 16 ans est un grand acquis qui doit être consolidé pour progresser d’année en année vers 18 ans. Dans les documents de convention, un accent  particulier a été mis sur le maintien des filles à l’école pour éveiller les consciences.

Quelles sont vos impressions sur la signature de convention communale qui vient d’être scellée ?

Il est important de rappeler que ces conventions sont l’initiative des communautés elles-mêmes et non une imposition. C’est à la suite de la deuxième formation des mères notamment, sur les compétences du mariage, la législation du mariage et les engagements internationaux du Mali que les mères ont décidé, indépendamment du code de la famille, d’initier une convention adaptée avec des mesures de sanctions adaptées à leurs réalités socio-culturelles. C’est dans ce sens qu’on a décidé de les accompagner pour avoir l’ensemble des villages liés à leurs communes. Il s’agissait également de les sensibiliser car le projet n’intervenait pas directement dans  ces localités et de leur faire adhérer à cette convention.

Vous avez parlée d’accès aux opportunités économiques pour les filles, que repose cette activité ?

L’axe 3 du projet repose sur le renforcement économique, les compétences de vie sur le plan économique. Bref, travailler en sorte que les filles et les femmes qui ont été victimes du mariage des enfants ou celles qui sont à risque du mariage des enfants puissent s’épanouir financièrement. Les groupes de filles et de femmes que le projet accompagne sont soit des victimes du mariage des enfants soit des potentielles victimes car elles ont moins de 18 ans et elles sont déscolarisées. Elles mènent des activités économiques ou pas dans la communauté. Le projet les a regroupé pour qu’elles puissent avoir un projet économique dans la vie et se projeter dans l’avenir dans cinq, quatre, trois ans etc…. pour se prendre en charge économiquement de manière autonome et indépendante. C’est ainsi que le programme a procédé à la mise en place de l’accès à des micro-finances communautaires d’où la mise en place des (Associations villageoises d’épargne et de crédit). Ces associations permettent aux jeunes filles et aux jeunes femmes d’épargner de l’argent et de prendre des crédits pour redynamiser leurs activités. En plus, ces groupes cibles ont été formés à des métiers comme la savonnerie, le maraichage, la coiffure, la restauration pour qu’elles puissent mener un certain nombre d’activités rentables et adaptées à leurs localités.

Moussa Dagnoko

SourceLerepublicainmali

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