Dans une déclaration conjointe rendu publique le jeudi 12 septembre 2013, la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) communément appelé mouvements d’autodéfense et le mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ont fait part de leur volonté d’accompagner le processus de paix dans le nord du Mali alors que des échauffourées ont opposé le 11 septembre l’armée malienne à des groupes armés dans la région de Tombouctou.
C’est à travers un point de presse que les responsables du MAA et de la CMFPR ont fait part de leur union scellée à Ouagadougou en marge de la signataire de l’accord préliminaire intervenu entre le gouvernement malien et le mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla). Sonrhaïs (une couche des Songhaï) et arabes sont les deux plus grandes communautés du nord du Mali mais aucune d’elles ne se berce d’illusion : « Le Mali, y compris le sud du pays, est une mosaïque de minorités et aucune ethnie ne peut se prévaloir d’un titre de propriété sur une partie du territoire », a déclaré Sidi Mohamed Adiawiakoye, arabe originaire de Tombouctou. « Nous restons ouvert à la communauté touareg », a plaidé cet enseignant, car « nous sommes condamnés à vivre ensemble », a renchérit Hama Abba Cissé, membre de la communauté noire Songhaï.
En janvier 2013, une partie de la communauté touareg a pris les armes contre l’Etat pour revendiquer l’indépendance du nord du pays. En réaction à cette initiative, d’autres communautés ont créé des mouvements d’autodéfense pour s’opposer au projet sécessionniste : la CMFPR pour les Songhaï et le MAA pour les arabes.
L’alliance entre la CMFPR et le MAA « est scellée dans nos villes, dans nos villages, dans nos fractions », rassure le porte-parole de la plateforme, Me Harouna Tourèh. « A Bamako, nous avons le plaisir de vous annoncer que nous sommes ensemble », a-t-il dit. Aux termes de leur déclaration conjointe, le MAA et la CMFPR estiment que la situation du pays impose à chaque citoyen de s’investir personnellement dans la recherche de solution à la crise.
Cette alliance, poursuit la déclaration, est « ouverte à tout mouvement armé du nord qui renoncerait à la violence, à l’intégrisme religieux, à la partition du pays ; qui, publiquement, adresserait à la nation malienne ses excuses pour obtenir son pardon et qui s’engage solennellement à ne plus jamais recourir ou faire recourir, à travers des groupes armés étrangers, à la force contre les populations et le Mali ».
« On en a marre des kalachs ! », s’est insurgé Sidi Mohamed Adiawiakoye. Pour le représentant du MAA, cette conférence de presse qui a enregistré la présence de plusieurs cadres arabes et Songhaïs, le désir ardent des deux communautés est de ramener « la paix et la quiétude dans le pays ». Mais la condition sine qua none est de situer « sans complaisance, toutes les responsabilités ».
Seydou Coulibaly
Source: Afribone.com