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Si nous voulons éradiquer la faim, nous devons résolument investir dans l’agriculture africaine.

Combler les lacunes du marché et du financement dans l’agriculture est la clé de la transformation. Le sommet AGRF 2021 offre une plateforme pour faire avancer les discussions sur le développement du marché, le financement et les partenariats, au moment où nous définissons une nouvelle vision audacieuse pour atteindre l’objectif « Faim Zéro ».

Au cours des 30 prochaines années, les économies africaines vont connaître une transformation sans précédent. En 2050, le continent comptera plus de 2,2 milliards d’habitants – dont la moitié aura moins de 25 ans – soit dix fois la population actuelle du Nigeria.

Cela représente à la fois une opportunité et un défi. D’une part, ce capital humain supplémentaire, s’il est est bien exploité, peut se traduire en gain économique pour le continent. D’autre part, la croissance démographique menace la stabilité des systèmes alimentaires de la région.

Il ne fait aucun doute que l’agriculture a le potentiel de se développer et de prendre une part prépondérante dans les économies africaines. L’expansion du secteur agricole a un effet d’entraînement : augmentation des emplois dans et hors de l’exploitation agricole, réduction de la malnutrition et augmentation des revenus.

Toutefois, cet objectif ne pourra être atteint que grâce à des investissements délibérés et stratégiques dans notre population jeune et dans le secteur agricole. Les pays africains doivent chercher à stimuler les investissements dans la recherche, à développer les chaînes d’approvisionnement et les technologies post-récolte et à accroître le financement des petits exploitants agricoles.

Le financement est la clé de la transformation de l’agriculture. Il est regrettable que l’agriculture soit encore considérée comme un investissement à haut risque en Afrique. Nous devons opérer un revirement sans plus tarder ; les dirigeants des secteurs public et privé doivent donner la priorité au financement de l’agriculture et élaborer des plans pour réduire les risques dans ce secteur. Le moment est venu de mettre davantage de capitaux entre les mains de nos petits exploitants agricoles.

La mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le 1er janvier 2021, a constitué une étape décisive pour le commerce régional et international de l’Afrique, qui couvre un marché de plus de 1,2 milliard de personnes et représente un PIB combiné de 3 000 milliards de dollars. L’accélération de la mise en place des voies commerciales permettant de relier les marchés nationaux aux marchés régionaux et mondiaux grâce aux ressources financières et au savoir-faire technique sera cruciale pour accélérer les progrès.

L’éradication de la faim et de la pauvreté fait partie des engagements que l’Afrique a pris ces dernières années à travers diverses déclarations, notamment les Objectifs de développement durable des Nations unies et la Déclaration de Malabo de l’Union africaine. Deux événements importants sont prévus en septembre prochain pour faire le point sur les progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs : le sommet annuel AGRF 2021 et le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires. Le premier est particulièrement important pour l’Afrique car il réunit toutes les parties prenantes des secteurs agricole et alimentaire sur une plateforme commune en vue d’examiner les réalisations régionales concernant ces objectifs.

Le sommet AGRF 2021 est un appel de ralliement pour mobiliser les gouvernements africains en direction du sommet international sur les systèmes alimentaires et réengager les économies africaines dans les cinq pistes d’action de la déclaration de Malabo et de l’ODD 2.

Nous avons toutefois tous un rôle à jouer. En tant que parties prenantes de l’agriculture africaine, le moment est venu de prendre des décisions audacieuses pour notre avenir et celui des générations à venir. J’invite tout le monde, des agriculteurs aux décideurs politiques en passant par les chefs d’entreprise et les étudiants, à participer et à contribuer à façonner l’avenir des systèmes alimentaires de notre continent. À un peu moins de dix ans de la date prévue pour la réalisation des objectifs de développement durable, nous n’avons pas de temps à perdre – nous n’avons pas droit à l’échec !

Par S.E. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin

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