“Ensemble, nous devons tous soutenir les Aigles du Mali pour une qualification historique au Mondial 2022″
Dans cet entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder, quelques jours après la CAN Cameroun 2021, l’ancien capitaine des Aigles du Mali, Seydou Kéïta dit Seydoublen, est très confiant pour la qualification du Mali à la prochaine Coupe du Monde Qatar 2022. Pour ce faire, il invite tous les fils du pays à rester mobilisés derrière l’équipe nationale pour les deux matches contre la Tunisie. Selon lui, il s’agit de faire un bon résultat à Bamako, le 25 mars, avant le déplacement à Tunis le 29 mars. En vue de contribuer au développement socio-économique du Mali et de lutter contre le chômage, l’ancien joueur du FC Barcelone a décidé de se lancer dans l’industrialisation. Ainsi, il lancera très bientôt six usines à Sanankoroba, pour un investissement de plusieurs milliards de nos francs.
Aujourd’hui-Mali : Comment avez-vous vécu la dernière CAN au Cameroun ?
Seydou Kéïta : Je pense que la CAN est le plus grand événement sportif en Afrique et comme tel c’est un moment de grandes sensations et de joie pour tous les amoureux du football. Et l’édition 2021 au Cameroun fut un bel événement pour l’ensemble des acteurs du football africain. Vivement la prochaine édition en 2023 en Côte d’Ivoire !
Est-ce que vous vous attendiez réellement à la victoire du Sénégal ?
Sans commentaire, je pense que le Sénégal a relevé graduellement son niveau de jeu durant cette compétition. Donc il fallait s’attendre à une victoire des Lions du Sénégal, surtout après avoir perdu une finale en 2019 en Egypte. Ils étaient prêts à aller le plus loin possible cette année. Personnellement, je n’ai pas été surpris du parcours de cette équipe sénégalaise. C’est une équipe assez complète avec des individualités très fortes. C’est pour vous dire que c’est une récompense bien méritée.
Pensez-vous que les Lions de la Terranga étaient meilleurs que les Pharaons d’Egypte lors de la finale ?
Je pense que ça été une très belle finale et le Sénégal a amplement mérité la victoire et félicitations à l’Égypte aussi pour son parcours. Ce n’était pas si évident d’éliminer des équipes comme la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Cameron. Cependant, s’agissant de la finale, le Sénégal a été meilleur.
Certains de nos compatriotes vous trouvent distant de l’équipe nationale du Mali. Pourquoi n’étiez-vous pas au Cameroun lors de la CAN ?
Je n’y étais pas malheureusement à cause de la Covid-19. Ma famille était touchée par cette maladie. Et il était très difficile de voyager dans ses conditions. C’est pour vous dire que c’était une période très difficile, surtout pour moi. J’ai personnellement beaucoup souffert de cette maladie, mais Dieu merci, aujourd’hui tout va bien.
Ceci dit, j’étais de tout cœur avec les Aigles du Mali. J’ai suivi tous leurs matches. On aurait tous aimé qu’ils aillent très loin dans cette compétition. Rien qu’en voyant la ferveur des Maliens, on aurait juste souhaité que cela soit couronné par une victoire finale. Les Maliens avaient vraiment confiance en l’équipe, mais malheureusement ça a été difficile. Et maintenant, il va falloir travailler pour corriger quelques imperfections qu’on a pu constater pendant la CAN.
Certains supporters pensent qu’avec un bon management, le Mali pouvait revenir avec le trophée. Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Le Mali est une vraie nation de football et le peuple malien espère un jour remporter ce prestigieux trophée. Nous avons aujourd’hui une équipe jeune et très talentueuse, il faut maintenant consolider nos atouts et corriger nos erreurs.
Quel commentaire faites-vous de la décision du maintien de Mohamed Magassouba comme sélectionneur épaulé par un collège d’entraîneurs ?
S’agissant du coach Magassouba, je pense qu’il y a des voix plus autorisées pour évaluer et décider de ce qu’il faut faire. Personnellement, j’ai apprécié son travail pendant les matches des phases éliminatoires de la CAN de la Coupe du Monde Qatar 2022.
Même si c’est vrai que la phase finale de la CAN au Cameroun n’a pas été trop fameuse, il va falloir maintenant et plus que jamais être beaucoup plus solidaires et unis pour les deux matches face à la Tunisie. Ensemble, nous devons tous soutenir l’équipe. Il n y’a pas d’autres recettes possibles que ça. C’est en cela qu’on pourra se qualifier pour la Coupe du monde et ce qui sera historique pour le football malien.
Pour les matches de barrage de la Coupe du monde face à la Tunisie, est-ce que vous pensez que le Mali pourrait se qualifier ? Si oui pourquoi ?
Le premier match du barrage contre la Tunisie se jouera à domicile, le 25 mars prochain et il faudra absolument tout mettre en œuvre pour faire un très bon résultat parce que le match retour sera sans nul doute très difficile en Tunisie. Je pense que le premier match à domicile est très important.
Avez-vous des projets pour le Mali sur le plan professionnel ou sportif, si oui lesquels ?
Oui je suis en train de faire six usines à Sanankoroba. Il s’agit d’une usine de karité, une usine d’huile de coton, une unité d’huile de palme, une usine de savon, une usine de bidons et une autre d’aliment-volaille.
Peut-on avoir une idée du coût de cet investissement et du nombre d’emplois prévus ?
Le budget s’élève à plusieurs milliards de francs CFA. Nous sommes très avancés dans la phase d’implantation et je suis très enthousiaste de me lancer dans l’industrialisation, en particulier dans mon pays, surtout en ces moments très difficiles.
Ce projet permettra de créer plus de 330 emplois directs et plusieurs milliers d’emplois indirects. C’est un projet de grande envergure financé sur fonds propres, sans aucun concours. C’est une contribution dans le cadre du développement socio-économique de mon pays et permettant de créer autant d’emplois.
Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali