Je m’appelle El Hadj Seydou Idrissa Traoré. Je suis de l’Association JOKO NI MAYAA. Je suis là en tant que membre espoir Mali Kura. Je pense que la façon dont les choses vont, les Maliens n’ont plus d’espoir. C’est vraiment dommage ! Et pourtant, on était très bien parti. La plupart d’entre nous, ici, en 2013, nous avions effectivement mis notre confiance en l’actuel président de la République. Il faut le reconnaître : les réalisations n’ont pas été à la hauteur de l’espoir qu’il avait suscité. Il faut être honnête. Et ce n’est pas surprenant ce qu’on voit aujourd’hui. Je ne suis pas surpris, parce que je suis arrivé à la conclusion qu’il n’y a pas d’issue. Le pouvoir n’a plus pratiquement de ressort pour impulser le développement de ce pays. Il a atteint ses limites et dans tous les domaines. C’est vraiment dommage !
Depuis des mois, des années, les gens en parlent. On a l’impression que les tenants du pouvoir ne sont pas dans le même pays. J’ai l’impression qu’ils n’entendent pas le cri de cœur des gens. Je n’ai pas d’explication pour ça, c’est pour cela que je suis en phase avec ce qui se dit, c’est pour cela nous voulons relever ce pays. Ce pays-là, c’est pour nous ! Nos ancêtres l’ont géré, comme on le dit….. Ce pays, c’est l’héritage paternel de tous les Maliens et nous n’avons pas le droit de laisser ce pays aller à la dérive.
Aujourd’hui, il y a tellement de frustrés, de déçus, de victimes au Mali. Ce système a fait plus de victimes de 1992 à maintenant que le régime de Modibo et de Moussa. Nous voulons que les choses se passent dans la tranquillité. Mais quand tu regardes le niveau de frustration, de déception et même le degré d’attente des uns et des autres, est-ce que nous allons atteindre nos objectifs dans la quiétude et dans la tranquillité ? Ils sont entrain de prôner qu’il faut tout faire dans la civilité, mais au point où les gens sont aigris comment va faire cette explosion d’aigreur et de rancœur ?
Moi, j’ai beaucoup peur de ça. Il faut que les gens se contrôlent et que le pouvoir sache raison garder. Nous avons atteint nos limites, le système démocratique malien a lamentablement échoué sur tous les plans. Comme on le dit bien ‘’ NI Itesediamanakoroboyi, min nu bese u ka na.’’
Propos recueillis par Moussa Diarra
Source : Le Challenger