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S’extraire de la nasse sécuritaire et décider de rebondir

Le retrait (ou le repositionnement, selon la communication officielle tchadienne) de 600 éléments des FATIM de la zone des trois frontières (Burkina-Faso, Mali, Niger) a semble-t-il été phagocyté, d’une part, par une tapageuse rhétorique périlleuse alimentée à l’effondrement de l’armée afghane et à la prise du pouvoir par les Talilans, au terme d’une Blitzkrieg d’une dizaine de jours.

 

D’autre part, par l’attaque d’un convoi militaire quittant Douentza pour Boni, dont le bilan revu fait état de 19 morts et des blessés. Ce drame a focalisé l’attention et suscité des manifestations de compassion aux FAMa qui paient un lourd tribut à une guerre iconoclaste.
Ainsi, s’il n’y a pas eu de déflagration au sein de l’opinion nationale, à l’annonce du retrait d’une partie du contingent tchadien de 1 200 éléments arrivé en février 2021 sur notre territoire, l’on ne saurait raisonnablement soutenir que le timing de ce retrait/repositionnement soit des plus heureux.. En effet, avec les petits gobis auteur d’une opération de sauvetage en 2013, selon une storytelling, ce n’est plus la lune de miel avec flèches de Cupidon  et floraison romantique à l’appui. Elle annonce une réduction de ses empreintes militaires au nord de notre pays. Elle ajoute que ces fermetures s’étaleront sur le second semestre de l’année 2021 et seront achevées d’ici le début de l’année 2022. Kidal, Tessalit, Tombouctou seront ainsi progressivement dégrafés. Aussi, de 5100 soldats français, les effectifs français devraient tourner autour de 2500, à l’horizon 2023. Il faut ajouter que le commandement central de la Task Force Takuba et le commandement de la coordination entre Takuba et les dispositifs des forces conjointes du G5 Sahel déménage. Basé actuellement à N’Djamena (pour Takuba) et à Gao (pour le soutien Barkhane), ils vont être relocalisés à Niamey.
Le mauvais timing s’explique également par le fait que la violence qui était sporadique, ‘’résiduelle’’, dans de nombreuses localités, est devenue rituelle. Elle s’est installée. La spirale négative s’est accélérée pour le pays où des villages entiers se trouvent dans l’obligation de faire allégeance à une horde d’obscurantistes enragés.
Face à ce sombre tableau, si d’aucuns euphémisent, se contorsionnent et ratiocinent, d’autres, altiers, se tiennent droit dans leurs bottes, redressent l’échine et montrent un aplomb inoxydable.
Qu’on ne s’y trompe pas, chercher notre sécurité dans la protection des forces internationales, serait un mirage aux alouettes. Le retrait d’une partie des troupes tchadiennes est un nouveau signal fort à assumer notre résilience, à former un front uni face à l’ennemi commun et à ne jamais envisager le pétainisme. Le problème est assez prégnant pour en rajouter avec des discours de haine ou démoralisateurs.
“Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes”, Benjamin Franklin.
Les surenchères quotidiennes d’agents étrangers et le délabrement de la situation sécuritaire représentent un puissant stimulant pour faire vibrer la fibre patriotique. Cela, pour sortir de la spirale de l’impuissance, des thèses conspirationnistes, de nos défaillances chroniques par une gouvernance vertueuse dans tous les domaines et prendre le contrôle des événements qui jusque-là nous échappent. Il s’agit d’un enjeu national impérieux qui nécessite l’action plutôt que l’obstruction. Parce que le challenge, c’est de nous sauver nous-mêmes, en tant qu’êtres de chair et d’esprit. Ce qui n’est pas un concept abstrait.
Il n’est pas question de contaminer par un discours catastrophiste où la précaution tourne à la psychose, mais d’inoculer la dose immunitaire nécessaire au sursaut national.
“La fatalité, c’est l’excuse des âmes sans volonté.” Romain Rolland.
Nous restons maîtres de notre destin.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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