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Serge Lazarevic désormais libre : Est-ce une suite ou la fin ?

L’actualité, tant au plan national qu’international, est de nos jours marquée par la libération de l’otage français Serge Lazarevic, en contrepartie de celle de terroristes liés à Aqmi. Du coup, on assiste à une levée de boucliers de toutes parts et c’est l’image du président IBK qui en sort écornée.

Serge Lazarevic ex ancien otage francais

À titre de rappel, décrié dès la formation de son gouvernement par le biais de son (ex) Premier ministre Oumar Tatam Ly, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a entamé son quinquennat dans un cafouillage monstre. Alors que l’homme est un vieux routier de la politique malienne, il ne cesse d’étonner par ses décisions assez spectaculaires et controversées.

Précisons aussi que le président IBK avait rencontré à Koulouba les groupes rebelles du Mnla, du Hcua, du Maa et le représentant du groupe des sédentaires. La présence d’Ibrahim Ag Assaleh, ancien député de Bourem, membre du Mnla, avait été décriée car ce dernier faisait l’objet  d’un mandat d’arrêt national et international lancé par la justice de notre pays. Ibrahim Ag Assaleh, dans les locaux de la présidence de la République du Mali, c’est un camouflet à notre vaillante armée !

Nous avons aussi en mémoire, avec les événements de janvier 2012, surtout le carnage d’Aguelhok, que l’actuel ministre de la Justice, Me Mamadou Ali Bathily, avait dit que le président ATT et le président  Dioncounda Traoré doivent être traduits en justice. Le premier pour haute trahison, le second pour forfaiture.

Dès sa brillante élection, IBK a tout simplement commencé à intriguer nombre de Maliennes et de Maliens : libération des terroristes, levée des mandats d’arrêt des criminels, «pacte» de son parti Rpm avec les rebelles pour les législatives passées…Et, alors que le citoyen lambda a commencé à grincer des dents et à crier son ras-le-bol, voilà IBK qui multiplie les gaffes : Affaire Michel Tomi, surfacturations dans l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires…

À la surprise générale, alors qu’il disait que s’il était élu président de la République, il en découdrait définitivement (par la force) avec les irrédentistes rebelles et leurs acolytes du septentrion de notre pays, le voilà procéder à la libération de 23 terroristes, à la levée des mandats d’arrêt contre certains leaders du Mnla et leurs alliés. Une levée qui a permis à certains d’entre eux de se porter candidats aux dernières  législatives. Il s’agit notamment de Mohamed Ag Intallah, l’un des fils du patriarche Intallah, qui était candidat sur la liste Rpm dans le cercle de Tin-Essako. Ainsi qu’Ahmada Ag Bibi et Inawelène Ag Ahmed, tous candidats Rpm respectivement à Tessalit et à Kidal dans le cercle d’Abeïbara. Et dire qu’ils ont été tranquillement élus !

 Une libération qui choque

Dans cette affaire de libération de terroristes, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily, s’est expliqué sans convaincre. À la limite, il a davantage énervé les Maliens. «C’est un fait, tout le monde le sait, ça ne sert à rien de nier la réalité. Le Mali l’a fait dans un cadre bien précis. Au Mali, nous avons pris part aux négociations ayant abouti à la libération de Lazarevic», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision France 24.

« Sauver la vie a été une constante dans l’attitude des autorités maliennes chaque fois que des innocents ont eu leur vie menacée, y compris lorsqu’il s’est agi de Maliens», a-t-il poursuivi, indiquant que 38 militaires, préfets ou policiers maliens ont déjà été libérés «de la même manière et avec le même type d’échange». «Le Mali ne peut pas faire moins pour les ressortissants de pays qui l’ont aidé que ce qu’il a fait pour ses propres fils. Ce n’est pas de gaieté de cœur que le Mali s’engage dans de telles décisions» a souligné le ministre de la Justice, insistant toutefois sur «la réalité d’une négociation».

Libérer des terroristes, c’est jouer à un jeu extrêmement dangereux, même si on dit que c’est fait sous la pression de la France. Et pourtant, ces hommes sont reconnus par tous comme ayant les mains tachées de sang d’innocents. La surprise suit donc son cours. Et la chasse à l’homme qu’on attendait du président IBK contre les terroristes et jihadistes  n’aura plus lieu. Ces hommes sont-ils brusquement devenus ses amis ? En attendant, son image est bien ternie, et sa cote de population, en chute libre.

Bruno E. LOMA

 

 

Serge Lazarevic désormais libre : Est-ce une suite ou la fin ?

 

L’otage serbo-français a en effet été libéré par ses ravisseurs contre, d’une part, c’est sûr, des narco-jihadistes et il se dit, d’autre part, qu’une rançon aurait été payée par les autorités françaises. Le gain facile, la cupidité, et les autres mauvaises habitudes ont décidément la vie dure.

 

Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ançar Dine, affilié à Aqmi, est derrière cette libération. Mohamed Ali Ag Wassoudène, cet ex-garde national, sans doute, qui trouvait son salaire insignifiant, était le chef du commando ayant enlevé Serge Lazarevic et Philippe Verdon. Ce dernier ayant été tué depuis, nous devons nous souvenir de lui. Le président Hollande, en visite au Mali au moment de l’Opération Serval, avait dit que cette mission avait pour but, répondant à une journaliste, de détruire les terroristes. Réponse diplomatique, sinon il fallait comprendre que Serval avait pour mission d’éliminer purement et simplement les narco-terroristes.

 

Les forces spéciales américaines ont éliminé Ben Laden. Et pourtant, elles auraient pu l’arrêter. Les Américains disposent en effet des grenades assourdissantes et de puissants gaz paralysants. Mais, pensant aux prises éventuelles d’otages, au procès fleuve, ils ont préféré le liquider. Barack Obama, le président américain, avocat diplômé de la plus prestigieuse des Universités du monde, a eu cette phrase : «Justice est faite». Oui, cher président, pour les victimes du 11 septembre 2001, leurs familles et le monde civilisé, justice a été rendue.

 

Boissy d’ANGLAS, l’un des conventionnels français les plus éminents, avait un jour dit lors d’une session de l’Assemblée nationale française dirigée par Robespierre, en substance : «Il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté».

 

Ag Wassoudène, au cours de son évasion ratée de la prison civile de Bamako, a tué un surveillant pénitentiaire. Mais lors de son interpellation à l’ACI 2000, seule sa petite amie est décédée. Et comme il fallait s’y attendre, étant vivant, il devrait un jour sortir de prison et il en est sorti. Les Maliens doivent accepter que dans ces genres de dossiers, il y a souvent de la compromission. C’est triste, mais, c’est ainsi.

 

Pourquoi la France paye des rançons ?

Il y a une question que l’on se pose souvent. Pourquoi souvent la France paie des rançons renforçant les terroristes en contrepartie de la libération de ses nationaux ? La France, comme l’Italie et l’Espagne, sont très profondément catholiques en dépit de la laïcité affichée. Ils sont donc plus laxistes que les Anglo-saxons à forte dominance protestante qui refusent de payer le moindre centime.

 

Souvenons-nous du pardon du Pape Jean Paul II, chef des catholiques, au Turc qui lui avait tiré dessus. Les  Catholiques sont plus laxistes que les Protestants. Il suffit juste d’observer les variables dans les degrés de sanctions de la justice dans les pays protestants et catholiques pour comprendre les différences. Les choses sont souvent si simples à comprendre. Ne nous les compliquons pas.

 

Une chose est sûre, Iyad Ag Ghaly et compagnie ont déjà leur plan, dans leur esprit maléfique, des cibles potentielles. Un esprit malsain est plein d’imaginations néfastes. Il appartient aux Fama, principalement dans toutes ses composantes (forces combattantes et renseignements) et à Barkhane, secondairement, et à la Minusma, accessoirement, de redoubler de vigilance.

 

Cher(e)s compatriotes malien(e)s, le jour où nous serons capables d’assurer par nous-mêmes notre intégrité territoriale et notre sécurité, nous serons les maîtres de notre destin. Mais nous n’y parviendrons que dans la justice sociale. Nous y parviendrons en combattant avec force la corruption qui décourage davantage chaque jour et tue la fibre patriotique.

 

Boubacar SOW

boubacarsow@hotmail.fr

 

SOURCE: Le Reporter  du   17 déc 2014.
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