Des représentants d’organisations de la société civile d’Europe et d’Afrique, y compris l’Union Nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), se sont réunis les 28 et 29 octobre à Banjul, en Gambie, dans le cadre du 7ème séminaire de la société civile Union africaine-Union européenne sur la lutte contre la torture en Afrique et en Europe. Le thème retenu cette année porte sur la lutte contre la torture et les mauvais traitements et sur les mesures de réparation pour les victimes sur les deux continents, dans les relations intercontinentales et au niveau multilatéral.
La torture et les mauvais traitements sont une réalité sur les deux continents et sont commis dans différents contextes, notamment dans la lutte contre le terrorisme, la police générale, la détention, l’emprisonnement, ainsi que pendant les conflits. La torture et les mauvais traitements sont des questions transversales dans presque tous les domaines des droits de l’homme : liberté d’expression, liberté de réunion pacifique, droits des femmes et des minorités, protection des défenseurs des droits humains, disparitions forcées, droits des réfugiés et des migrants.
Les auteurs de torture et de mauvais traitements bénéficient souvent de l’impunité et les victimes des deux continents luttent pour obtenir réparation.
Cette rencontre, première du genre sur la torture, a permis à la société civile UA-UE de se concentrer spécifiquement sur l’éradication de la torture et des mauvais traitements et d’assurer réparation aux victimes sur les deux continents. Cela, dans le cadre des relations intercontinentales et au niveau multilatéral.
Ainsi, après les discussions sur la prévention du recours à la torture, la fourniture de services de réadaptation aux victimes, la poursuite et la sanction de la torture, la lutte contre la torture et l’impunité dans les politiques étrangères et la coopération, les participants ont convenu que les normes des droits de l’homme existent mais manque la mise en œuvre.
Un chapelet de recommandations adopté par les participants au séminaire a, ensuite été présenté aux représentants des deux unions dans le cadre du dialogue UA-UE sur les droits de l’homme tenu le 31 octobre à Banjul.
Ces recommandations encouragent particulièrement l’UE et l’UA à traiter la torture et les mauvais traitements de manière globale (prévention, responsabilité et réadaptation), organiser une conférence conjointe, en collaboration avec des mécanismes régionaux et internationaux, pour partager les bonnes pratiques et expériences sur le suivi des lieux de privation de liberté et soutenir le développement d’autres moyens de partage, élaborer un programme conjoint pour fournir un renforcement durable des capacités et une assistance technique aux agents publics (tels que les policiers, les procureurs, les juges), aux avocats et aux institutions nationales des droits de l’homme (INDH).
Aussi, elles encouragent les États membres à mettre en place des mécanismes stricts de contrôle, de formation et de suivi des droits de l’homme pour éviter que des migrants ne soient soumis à la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements et inclure les mêmes garanties dans leurs accords bilatéraux migratoires.
A noter que la rencontre co-présidée par Omar Faruk Osman et Jean-Marie Rogue, co-présidents du comité directeur de la société civile UA-UE sur les droits de l’homme, a regroupé plus d’une centaine de représentants de la société civile d’Afrique et d’Europe y compris des syndicats de journalistes intervenant dans la défense des droits humains.
Envoyé spécial à Banjul
Daouda Konaté
Le Challenger