Bien qu’elle garde majoritairement (60%) une bonne image d’Ibrahim Boubacar Keïta, la population de Bamako, pour plus de la moitié, n’est plus satisfaite de la gestion de son président de la République. Aussi, l’Institut note-t-il une chute drastique des intentions de vote en faveur du RPM et une hausse de celles favorables à l’URD.

Les choses semblent un peu paradoxales, mais le Groupement d’intérêt scientifique des statisticiens économistes (Gisse), conduit par l’Ingénieur Sidiki Guindo, vient de le révéler à travers un sondage d’opinion réalisé sur 1100 personnes dans le district de Bamako. En effet, selon les résultats de cette étude effectuée du 30 janvier au 1er février 2015, l’Institut  Gisse est parvenu à la conclusion que 11.2% de la population bamakoise est très satisfaite de la gestion du Mali par le président IBK et 34.5% se disent satisfaits. La proportion des personnes qui disent ne pas être satisfaites est de 35.9%, contre 17.9% qui ne sont pas du tout satisfaits. Ainsi, ces résultats révèlent, selon le Gisse, que seulement 45.7% approuvent aujourd’hui la gestion du pays contre 53.7% qui émettent une opinion défavorable.

Toutefois, une large majorité des sondés, soit 60%, garderait une bonne image de la personne du chef de l’Etat; cette proportion est de 40% pour ceux qui ont une opinion défavorable.

Ainsi, l’Institut Gisse résume que même si les Bamakois gardent toujours une image positive  du président IBK, on note que plus de la moitié, précisément 53.7%,  ne sont plus satisfaits de sa gestion du pays. Au regard de ce changement d’opinion, il suggère que le Président de la République évalue, au niveau national,  la satisfaction de la population sur sa gestion afin d’en tirer à temps les conséquences  idoines.

Dans le cadre de ce sondage, l’Institut Gisse a aussi mesuré l’opinion de la population sur le «chef» de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, et  sur le jeune député Karim Keïta.  Pour le premier, il ressort que 38.6% ont une opinion favorable contre 56.4% qui ont une opinion négative. Ils sont seulement de 23.7% à garder une image position de l’honorable Keïta, contre 52.6% qui ont une opinion négative de lui. Alors que 21.9%  disent ne pas connaître assez le fils du président de la République pour porter un jugement sur lui.

Contrairement à l’URD, le RPM perd du terrain à Bamako

Si on devait reprendre l’élection présidentielle de 2013, les résultats du sondage retiennent que 41.9% des Bamakois voteraient pour le RPM; 19.4% pour l’URD; 1.7% votent pour l’Adema et  2.1% pour les Fare. Pour rappel, au premier tour de la présidentielle, le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta avait plus de 70%  des voix à Bamako et l’URD de son challenger, Soumaïla Cissé, avait  environ 10.9%. Ces résultats attestent  donc une baisse drastique du score du RPM et une hausse de celui de l’URD.

A ce jour donc, «le RPM et l’URD sont les seuls partis viables. Le parti Adema devrait se ressaisir pour ne pas disparaitre de l’échiquier politique. Même si le RPM reste encore  la première force politique du pays, il faut cependant noter  une diminution de l’écart qui existe entre ce parti et l’URD», remarque l’Institut.

Concernant l’opinion de la population sur l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, et l’actuel, Modibo Keïta, il  ressort des résultats de ce sondage qu’environ 80.7% de la population pensent que M. Mara a bien fait son travail, contre environ 15.2% qui soutiennent le contraire (le reste n’a pu donner de réponse).  Au sujet de la cote de popularité de l’homme, 84.5% ont une opinion positive contre 14.0% d’opinion négative.

Modibo Keïta bénéficie, lui, de la faveur du doute, car environ 34.3% disent ne pas connaitre l’homme pour porter un jugement sur lui; 38.8% ont une opinion favorable et 27.0% ont une opinion négative de M. Keïta.

Concernant  la gestion des récents évènements de Gao, notamment les affrontements qui ont opposé la population à la Minusma, ils seraient de l’ordre de 59.7% à se dire satisfaits,  alors que 37.8% ne le sont pas.  Par ailleurs, une écrasante majorité de la population, soit 83.7%, retient une gestion efficace de la question Ebola, contre seulement 10.2% qui ne le sont pas.

 Bakary SOGODOGO