Deux mois après la suspension des activités des partis politique, onze leaders des partis signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 ont été arrêtés, le 20 juin dernier, lors d’une rencontre chez l’un d’entre eux à Baco Djicoroni (Bamako). Sékou Niamé Bathily affirme que les partis signataires ont été sidérés de voir leurs camarades placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de la Commune V du district de Bamako.
“C’est triste et déplorable de voir ça dans un pays dit démocratique”, dit-il. Selon lui, il s’agit ni plus ni moins que de restrictions aux libertés individuelles et collectives. A l’entendre, les rencontres privées sont encadrées par un article de l’ordonnance n°36/PCG du 28 mars 1959 portant loi sur la liberté de réunion. Selon cet article, les rencontres privées ne sont pas soumises à des restrictions. En dépit de cette ordonnance, la constitution du 22 juillet 2023 en son article 12 dit que le domicile privé est inviolable. Or l’interpellation des 11 camarades a eu lieu dans le domicile privé de Moustapha Dicko, vice-président de l’Adéma.
Les conditions de leurs arrestations nous laissent perplexe. Pour Sékou Niamé Bathily, les autorités sont dans la logique de faire taire toutes voix critiques. “Toutes celles et ceux qui travaillent au retour à l’ordre constitutionnel seront combattus. Au même moment les soutiens de la transition mènent leurs activités plus que politiques mais ne craignent rien. Hélas, c’est le deux poids deux mesures”, déplorera-t-il.
Cependant, le porte-parole du parti de feu IBK a fait savoir que depuis leur interpellation le jeudi dernier, les partis politiques signataires ont constitué un pôle d’avocats pour leur défense. Et il estime que le droit sera dit très bientôt pour que leurs camarades regagnent leurs foyers.
À la question de savoir s’il y a encore un espoir à la chose politique au Mali, M. Bathily répond que c’est un combat de tous les jours, le combat de la démocratie. Il soulignera que ces 3 dernières années, il y a eu un grand recul démocratique dans notre pays avec le rétrécissement de l’espace civique au Mali. “Nonobstant cet état de fait, il nous faut garder l’espoir et continuer à se battre pour nos convictions et pour le Mali que nous aimons“, a conclu, M. Bathily.
Ibrahima Ndiaye
Source: Mali Tribune