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Sékou Niamé Bathily : « Il faut éviter d’entrer dans des réformes qui pourraient être revues après la transition »

Le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie se prépare à une nouvelle phase. Sékou Niamé Bathily, chargé de sa Communication, se projette sur cette nouvelle dynamique.

Le Cadre avait donné le 25 mars 2022 aux autorités comme échéance après laquelle, il ne les reconnaîtrait plus. Un mois et demi après, il n’en est rien…

Nous avions certes dit que nous n’allions plus reconnaître les autorités de la transition. Cela était issu d’un séminaire. Dans nos textes, le Règlement intérieur est très précis, une décision d’une telle importance doit émaner du Directoire, qui réunit les Présidents. À la base c’était une proposition du séminaire, les médias présents l’ont relayée et le coup est parti. Juste après la rencontre qui a suivi ce séminaire, les Présidents ont décidé de retirer ce point de non reconnaissance pour se focaliser sur les nouvelles directives à venir.

Quelles sont ces nouvelles directives ?

Nous nous sommes réunis le 7 mai et avons pris un certain nombre de décisions. D’abord, nous avons un Cadre technique composé d’experts que le Directoire a mis en mission. Il s’est réuni cette semaine pour un atelier de réflexion autour de la loi électorale et la nouvelle feuille de route que nous devons prendre pour cette seconde phase de la transition. Nous préparons également le Mémorandum 2 du Cadre, qui va tracer l’ossature même de la seconde phase que nous voudrions pour le Mali. Il faut tout faire pour permettre au pays de retourner dans le concert des Nations.

Peut-on avoir une idée du contenu de ce nouveau mémorandum ?

D’abord, le mémorandum propose 9 mois comme durée supplémentaire de la transition. 9 mois durant lesquels nous allons faire de grandes réformes, mais pas toutes. Un pouvoir de fait ne peut pas engager tout le peuple dans un processus de refondation totale de l’État, c’est impossible et cela ne pourrait pas avoir de légitimité. Les autorités actuelles ne sont pas arrivées au pouvoir par des élections, il leur faut donc éviter d’entrer dans des réformes qui pourraient être revues après la transition.

Pour la durée supplémentaire de la transition, le gouvernement table sur 24 mois. La Cedeao demande de 12 à 16 mois. Au Cadre, vous proposez 9 mois. N’êtes-vous pas un peu en déphasage ?

Pas du tout. Le gouvernement a proposé 24 mois, mais au début il était pour 5 ans. Au niveau du Cadre, nous avons préparé une feuille de route. Ce que les autorités n’arrivent pas à faire, c’est de proposer aux Maliens une feuille de route technique, claire et précise.

Propos recueillis par Mohamed Kenouvi

Source : Journal du Mali

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