La communauté musulmane a entamé depuis une dizaine de jours le mois béni du ramadan. Comme d’habitude, cette période de forte adoration de Dieu entraine une flambée des prix des denrées de première nécessité sur les marchés. Il s’agit notamment des céréales, du lait, du sucre, de la viande, du pain, des condiments… Chaque année, malgré les efforts de l’Etat, les prix grimpent.
Après le tour de quelques marchés de la Cité des Balanzans par notre équipe de reportage, le constat est que les prix des denrées de première nécessité ont grimpé. Alors qu’ils étaient globalement stables même si on constatait ça et là des surenchères singulières.
Aux marchés de légumes du quartier de Médine et du Grand marché de Ségou, les prix ont légèrement augmenté. Cependant, les uns et les autres ont une explication qui ne concerne pas le ramadan. Mme Maïmouna Tamboura, vendeuse de légumes, propose un seau de poivrons à 3000 Fcfa. Il y a une semaine, il fallait débourser un peu moins pour cette quantité.
Pour les épices comme le cèleri ou le persil, le tas est cédé à 300 Fcfa alors qu’il y a peu, les ménagères pouvaient l’acheter à 100 Fcfa, voire 75 Fcfa, selon les marchés. Notre vendeuse indique que ce changement de prix s’explique par le fait que nous sommes en période de soudure et que ces produits sont rares en ce moment. Ce sont plutôt des produits de saison froide.
Le froid n’est plus de saison depuis le mois de mars. Mais l’augmentation des prix intervient soudainement pendant le carême. A cette remarque, notre interlocutrice affiche un large sourire et répond : «C’est la dure loi du marché, on ne sait pas quand les prix peuvent s’emballer. Tout change du jour au lendemain. Nous n’avons pas d’autre choix que de faire avec pour continuer déjà à faciliter l’accès à nos produits pour les clients et aussi à préserver notre commerce».
Autre lieu, autre réalité. Nous sommes au marché de légumes de Médine. Mme Hawa Diarra, vendeuse de légumes, développe les mêmes arguments. Elle propose une planche de carotte entre 1.500 à 2.500 Fcfa. Selon la tête du client ? bamada.net Elle répondra que les prix grimperont crescendo jusqu’après la fête. Pour quelle raison ? «La demande est forte ; le besoin est réel ; ce qui conduit à la surenchère», explique-t-elle. Notre vendeuse prédit qu’une planche de carotte sera cédée à l’approche de la fête à 6.500 Fcfa, voire plus.
La flambée des prix n’épargne pas la tomate. Pour un panier de tomates, il faudra payer actuellement 5.000 Fcfa alors qu’il était cédé il y a 10 jours entre 3.500 et 4.000 Fcfa. Idem pour l’oignon, dont le prix avait baissé au début du mois.
Dans la Cité des Balanzans, le kg de l’oignon (gros et petit) était cédé il y a une semaine à 150 Fcfa. Présentement, les clients peuvent l’avoir à 200 Fcfa. En ce qui concerne la pomme de terre, le prix a augmenté. De 250 Fcfa, le kg est cédé actuellement à 300 Fcfa.
Après le marché à légumes, nous nous sommes intéressés aux marchés de la viande et du poisson. Nous constatons que le prix du kg de la viande varie selon les marchés.
Le prix du kg de la viande avec ou sans os oscille entre 1.900 et 2.500 Fcfa, selon le boucher Oumar Cissé qui fait remarquer que certains de ses confrères ne respectent pas les prix proposés par l’Etat. «Si cela reste impuni, nous serons tous obligés de revoir nos prix», avertit-il.
Pour le poisson, les prix sont abordables. En ce qui concerne l’huile, le lait, la farine, les prix restent inchangés. Seuls les prix du kg de datte et du sucre ont augmenté.
L’augmentation de certaines denrées constitue un casse-tête pour les ménagères. Elles sont contraintes à des gymnastiques pour remplir leur panier. C’est le cas de Mme Koumaré Bintou. «Le simple fait de penser à la dure loi du marché pendant le ramadan est synonyme d’insomnie. Comment satisfaire les besoins essentiels en alimentation si on ne peut rien acheter ? Chaque matin que Dieu fait les prix grimpent. Je ne sais plus à quel saint me vouer», confie-t-elle.
Bon mois de ramadan à tous les musulmans en attendant de trouver la bonne formule pour l’équilibre et le respect des prix sur nos marchés.
Mariam. A. TRAORÉ
AMAP-Ségou
Source: L’Essor- Mali