Malgré la crise sanitaire, la mangue se vend bien dans la capitale des Balanzans et les vendeuses saisonnières se frottent les mains
Au-delà de son goût exquis qui égaye les papilles les plus gourmandes, la mangue renferme toute une multitude de bienfaits pour la santé. À la fois riche en minéraux et en vitamines C, ce fruit à la forme ovale et à la peau jaune-verte et rouge, comporte des propriétés anti-vieillissantes, diminue le taux de glucose et le risque de maladie cardiaque. Aussi, les vitamines B6 et K, de ce fruit constituent un aliment essentiel et un allié de taille pour la santé cérébrale et osseuse. Les Régions de Sikasso, Ségou, Koulikoro et le District de Bamako sont connus pour être les bassins de production de la mangue. Depuis quelques mois, le fruit tropical le plus consommé au monde après la banane, a signé son grand retour au niveau des marchés, étals et trottoirs de la quatrième région administrative du Mali. Une aubaine pour les vendeuses de mangue que l’on rencontre partout dans notre pays.
La température est plutôt fraîche en ce début du mois de juin. En face de l’Académie d’enseignement de Ségou, la jeune Aminata Traoré a étalé ses fruits le long de la route comme bon nombre de vendeuses. Avant la saison des mangues, la jeune vendeuse s’adonnait au commerce de la salade. Aujourd’hui, elle vend plusieurs variétés de mangues : Nougourouni, Noudjani, Foumani, Amélie, Kent, etc. Des variétés qui viennent de plusieurs localités : les Communes de N’Gara, Konodimini, Diado et de l’autre rive du fleuve. Selon Aminata Traoré, le prix varie en fonction de la qualité. La plus petite mangue est cédée à 50 Fcfa l’unité. Malgré la rude concurrence, la jeune vendeuse assure qu’elle parvient à tirer son épingle du jeu. «Je peux faire 15.000, voire 20.000 Fcfa de recette les jours de grande affluence. Cette activité est très rentable, elle me permet de subvenir à mes besoins», a confié Aminata Traoré. Le seul problème des vendeuses de mangue, c’est la conservation. Si les mangues ne sont pas vendues en 48h, elles pourrissent et entraînent des pertes.
Djénéba Coulibaly, une autre vendeuse de fruits use de tous ses talents en marketing pour écouler ses mangues. Elle vend les mangues, pastèques, bananes, pommes de terre depuis plusieurs années et s’en tire plutôt bien. «Le commerce de fruits est très important pour moi, je rends grâce à Dieu, parce ça me permet de faire face à mes propres dépenses et d’être libre financièrement», explique Djénéba Coulibaly qui se réjouit de la réouverture, quoique timide, des écoles à Ségou, les scolaires étant ses principaux clients. Comme Djénéba Coulibaly, Atou Diallo est également vendeuse de fruits.
Elle a commencé le commerce de fruits et légumes et travaille avec les grossistes du marché Château que l’on peut considérer comme le carrefour des vendeurs et vendeuses de fruits et légumes. Assise sur une chaise, Atou Diallo attend calmement les clients et à côté d’elle se trouve la table de son amie Binta Diarra. Atou Diallo a abandonné l’école au profit du commerce et tous les jours, elle vient au marché du Château et y passe toute la journée. «Quand les affaires marchent, je peux avoir jusqu’à 10.000 Fcfa par jour. Ce commerce me permet de subvenir à mes besoins et d’aider mes parents. Je ne me plains pas, même si en ce moment, ce n’est pas la grande affluence. Les clients viennent par compte-goutte», a confié Atou Diallo.
À l’instar des autres commerçants du pays, les vendeuses de fruits et légumes de la capitale des Balanzans sont également touchées en ce moment par la crise sanitaire. Selon nos interlocutrices, la pandémie de coronavirus frappe de plein fouet les populations et les clients se font de plus en plus rares. Et Atou Diallo de dire qu’elle prie pour que cette maladie se termine et que les activités reprennent normalement.
Moussa COULIBALY
Amap-Ségou
Source : L’ESSOR