La sécurité sur nos routes ne concerne pas que les autorités du pays. Ces dernières se sont impliquées à travers différentes initiatives pour sensibiliser les usagers afin de minimiser les risques et les conséquences de l’insécurité routière dans notre pays.
Parallèlement, les initiatives individuelles ne manquent pas. C’est le cas de cette formation à laquelle ont participé jeudi, les habitants de Sénou à l’initiative d’un habitant de la localité, Zakaria Touré. Ce citoyen est parti du constat que Sénou fait partie des endroits les plus « accidentogènes» de la ville de Bamako et environs. Dans un passé récent, rares étaient les jours qui passaient sans qu’on enregistre au moins un cas d’accident de la route dans ce quartier périphérique de la capitale. De par sa position géographique qui fait d’elle une localité très fréquentée par les véhicules de toutes catégories et en toutes périodes de l’année, les accidents de la route y sont quasi quotidiens.
Il y a quelques mois, les autorités de tutelle, à travers l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), ont apporté leur appui aux populations riveraines. L’agence a fait confectionner de nombreux ralentisseurs sur la voie principale qui traverse le quartier de Sénou. La mesure a eu pour effet, une réduction considérable des cas d’accidents.
L’initiative des autorités routières a été bien accueillie par les populations qui, dès lors, s’attendaient à une autre initiative du même type. D’où la formation du jour dont l’idée a été murie et conçue par Zakaria Touré, habitant de Sénou et agent au Conseil malien des chargeurs. Il a pris contact avec les responsables de l’Autorité routière, après avoir été approché par les populations locales sur la question.
La journée de formation a donc été conçue comme une occasion d’informer, d’éduquer et de sensibiliser les populations de Sénou sur les causes et les conséquences des accidents de la route, cela, conformément aux missions assignées à l’ANASER.
Le chef de la division formation de l’agence, Fousseyni Traoré, a salué l’initiative en espérant qu’elle fera tache d’huile dans la lutte commune contre l’insécurité routière, non seulement au niveau local mais aussi et surtout national.
Diapositives et chiffres qui font froid dans dos à l’appui, Fousseyni Traoré a expliqué aux participants les différents facteurs qui occasionnent les accidents de la route. Sans minimiser les autres facteurs (état des véhicules et environnement routier), le responsable formation de l’ANASER a noté que le facteur humain est la base de 85% des cas d’accidents enregistré dans notre pays. En 2014, l’Agence a enregistré 6262 cas d’accidents de la route. Ces cas ont occasionné la mort de 676 usagers dont la majorité est relativement jeune (30 à 44 ans). Ce qui constitue une perte de bras valides et ou de piliers de famille dans certains cas.
« La localité de Sénou est une zone qui figure parmi celles qui enregistrent le plus grand nombre d’accidents à Bamako. Cette formation nous semble être une nécessité car, si elle est comprise, elle permettra de sauver des vies humaines », a résumé Zakaria Touré. Il a salué au passage, la promptitude avec laquelle les responsables de l’ANASER ont répondu à l’appel des populations de Sénou pour assurer cette formation.
La journée de formation a vu la participation des chefs coutumiers et religieux, des représentants des jeunes et des femmes. Les participants ont salué cette initiative et souhaité sa pérennisation dans l’intérêt de l’ensemble des populations de la localité.
Mh. TRAORE
source : L’ Essor
