Pour une meilleure coordination de lutte contre les menaces terroristes dans la région, les pays du G5 Sahel entendent opérer un changement d’approche.
Depuis près d’une décennie, les pays membres du G5-Sahel — Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie, Tchad — sont confrontés à une véritable crise sécuritaire mettant à rude épreuve les efforts de ces pays. Malgré l’aide de ses alliés occidentaux, cette organisation subsaharienne continue de se battre contre l’hydre terroriste, qui s’avère encore invaincue. « Face à cette situation, l’heure est à présent au changement de stratégie de lutte », annonce un communiqué du G5 -Sahel, en date du 2 septembre dernier.
Nouvelle dimension de lutte
Sous la présidence du ministre de la Défense du Tchad, M. Daoud Yaya Brahim, représentant le président en exercice du G5 Sahel et président de la transition militaire au Tchad, le général Mahamat Idriss Déby, une réunion extraordinaire a réuni le 31 août 2021, à Niamey, des ministres en charge de la défense, des chefs d’état-major des armées des pays membres du G5 Sahel. Ces pays membres ambitionnent « d’engager et de définir une nouvelle approche de lutte contre le terrorisme dans leur espace géographique ».
À l’ouverture des travaux, le ministre de la Défense nationale du Tchad a planté le décor : « Cette rencontre a pour but d’échanger sur la nouvelle dimension de la lutte contre les groupes armés terroristes dans la bande du Sahel, plus précisément dans les différents fuseaux composants les théâtres des opérations de la Force conjointe G5 Sahel ».
Ce cadre de réflexion se tient à la suite de la décision des autorités françaises quant à la reconfiguration de la Force Barkhane, partenaire opérationnelle de la Force conjointe G5 Sahel.
Pour rappel, le 10 juin dernier, le président français Emmanuel Macron « a annoncé la fin prochaine de l’opération Barkhane, la mission militaire française au Sahel lancée depuis 2014 », peut-on lire dans le communiqué du G5 Sahel. Le président français annonçait, par la même occasion, la mise en place d’une alliance internationale antidjihadiste dans la région.
Mutualiser les ressources
Selon Daoud Yaya Brahim, « cette décision, qui est immédiatement en cours de mise en œuvre, nécessite des dispositions utiles et urgentes à prendre pour apporter des réponses adéquates à la Force conjointe G5 Sahel afin de lui permettre de garder l’élan et continuer à remplir efficacement les missions qui lui sont assignées ».
Le ministre de la Défense tchadienne estime important de mutualiser davantage les ressources afin de venir à bout de cette lutte contre l’insécurité dans la région. « Dans un monde en perpétuelle mutation, gangrené par les menaces traditionnelles et les menaces non traditionnelles, les armées du G5 Sahel, à l’instar de celles du monde, doivent revoir leurs méthodes et approches pour faire face à ces défis de l’heure », a-t-il suggéré.
Dans son mot de bienvenue, le ministre de la Défense nigérienne, M. Alkassoum Indatou « a aussi rappelé que dans le cadre du “sursaut civil” décidé par les cinq (5) Chefs d’État du G5 Sahel lors du sommet de N’Djamena des 15 et 16 février 2021, “une implication des populations dans leur propre sécurisation, à travers une collaboration saine et constructive entre elles et les FDS, est plus que d’actualité”. »
Pour rappel, le G5 Sahel ou « G5S » a été créé lors d’un sommet tenu du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Il s’agit d’un « cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité ». Le siège de son secrétariat permanent est à Nouakchott en Mauritanie.
Chiencoro