La sécurité des systèmes d’information a des enjeux considérables qui concernent notamment la protection de la vie privée, les activités économiques et même la souveraineté d’un pays. Cependant au cours de ces dernières années, on constate de multiples attaques informatiques à travers le monde qui ont causé des pertes énormes aussi bien sur le plan financier qu’organisationnel. Il y a eu par exemple l’affaire Snowden du service de renseignement américain. En effet, Edward Joseph Snowden, informaticien employé de la CIA (Central Intelligence Agency), a intentionnellement rendu public les informations confidentielles classifiées de son pays, une affaire sulfureuse qui a défrayé la chronique pendant des années.
Face au phénomène d’attaques informatiques, la Cellule d’appui à l’informatisation des services fiscaux et financiers (CAISFF) du ministère de l’Economie et des Finances a pris des mesures préventives. C’est dans ce cadre qu’elle a initié, le week-end dernier à l’hôtel Auberge Titi de Fana, un atelier de sensibilisation sur la sécurité informatique. L’ouverture des travaux de cette session de formation à l’intention des directeurs et responsables de services informatiques du département en charge de l’Economie et des Finances a été présidée par Mme Tall Mariam Touré, coordinatrice de la CAISFF.
L’objectif de cet atelier est de sensibiliser les utilisateurs du système d’information du ministère de l’Economie et des Finances sur les menaces actuelles et les enjeux de la sécurité informatique. Le ministère de l’Economie et des Finances est un département où tous les services sont interconnectés. En conséquence, un seul maillon faible dans la sécurité peut atteindre tout le monde. Pour éviter ce genre de catastrophe dans notre pays, le ministère de l’Economie et des Finances, à travers la CAISFF, a élaboré une politique de sécurité du système d’information (SI) basé sur les normes internationales de sécurité. Pour Mme Goïta Zeinaba Bamani, responsable de la sécurité du système d’information au niveau ministère de l’Economie et des Finances, la mise en œuvre de cette politique de sécurité passe par la sensibilisation des utilisateurs sur les enjeux sécuritaires. «La tenue de cet atelier répond à un souhait que j’ai émis personnellement, car je pense que le niveau de sécurité que nous voulons atteindre pour notre système informatique n’est possible que si l’ensemble des services du ministère de l’Economie et des Finances sont sensibilisés sur les risques encourus face aux menaces actuelles», a fait savoir Mme Tall Mariam Touré.
En outre, la coordinatrice de la CAISFF a souligné que l’informatique a eu une place prépondérante dans la gestion des finances publiques et qu’aujourd’hui, tous les services du ministère de l’Economie et des Finances sont interconnectés au réseau et échangent des flux d’information à travers leurs systèmes informatiques et Internet. En réponse à la question de comment sécuriser tout cela contre les cyberattaques, Mme Tall a assuré que des équipements et logiciels ont été mis en place par la CAISFF pour sécuriser de manière physique et logique le système informatique dudit ministère. Selon elle, le facteur humain est très souvent responsable du succès de nombreuses attaques. «On a beau mettre en place un système de sécurité robuste, si l’utilisateur en face n’est pas sensibilisé, il ouvrira les portes aux cybercriminels», a-t-elle prévenu.
A l’issue de la rencontre, les participants ont formulé des recommandations. Ils ont ainsi mis l’accent sur la sensibilisation, la communication et l’implication du ministre de tutelle pour pérenniser le rôle de tout un chacun dans l’implémentation de cette politique. Mme Tall a saisi l’occasion pour inviter l’ensemble des autres départements ministériels à définir une politique de sécurité pour que leur système d’information soit sécurisé comme celui du ministère de l’Economie et des Finances.
Babba B. COULIBALY
L’Essor