Cette question mérite d’être posée. Pour la simple raison que l’homme est actuellement sous le feu des projecteurs. Si certains Maliens l’accusent d’être incompétent et non discret, pour d’autres, c’est le général qu’il faut à la tête des services de renseignement du Mali car, l’homme a un parcours professionnel qui plaide en sa faveur.
Loin d’être un avocat du diable, mais l’histoire actuelle du Mali nous emmène à plus de réflexions afin de mieux comprendre la difficile tâche des services de renseignement de la sécurité de l’Etat. La menace terroriste de plus en plus pressante a forcé le service secret malien à se moderniser, et à revoir en profondeur sa politique de renseignement.
À qui le pouvoir a-t-il confié la difficile préservation de la sécurité nationale ?
Le général Moussa Diawara n’est plus un homme à présenter car, son parcours professionnel en dit long sur l’homme, sans oublier que lui-même a donné l’occasion aux Maliens de parler de lui en longueur de journée à cause de ce fameux anniversaire célébré avec faste avec la star congolaise Fally. Mais qu’à cela ne tienne, l’homme est un bon soldat avec un gabarit qui impose du respect, pour accomplir sa noble mission.
Aujourd’hui, vue la situation sociopolitique et sécuritaire du Mali, surtout avec les défiances des responsables de la CMA envers les autorités maliennes pour ne pas dire les Maliens, l’on se demande si l’ex-boss de la Garde nationale n’a pas perdu ses repères face à cette lourde et exaltante mission qui est la sécurité intérieure du pays.
Le pays va certes mal, mais l’appareil de renseignement du pays semble être au beau fixe car, son efficacité ne semble-t-il pas été affectée. Il faut dire qu’une partie des hommes qui dirigeaient ce service sont toujours en poste. Sans oublier le bon coaching de Moussa Diawara.
Reconnaissons que les complaintes des Maliens sont légitimes et compréhensibles car, ce grand peuple, qui, malgré la cascade des rebellions que le pays a traversées depuis l’ère de l’indépendance, a toujours su relever la tête haute. Une manière de dire que ce peuple tient tant à son honneur et à sa dignité.
La crise de 2012 a donnée un autre visage au pays, dont les Maliens ne se reconnaissent plus. C’est vraisemblablement pour cette raison qu’ils s’en prennent au boss de la sécurité d’Etat. Pour eux, il faut que le pays avance et soit un havre de paix comme par le passé. Sur cette assertion, on comprend que le général Moussa Diawara a du plain sur la planche. Il lui revient donc de mettre en place des stratégies afin de redonner confiance aux Maliens surtout dans cette lutte contre le terrorisme qui est en train de saper la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Face à cette évolution significative de la menace terroriste depuis 2012, les modalités de notre riposte ont elles-mêmes changé. Pour prévenir et combattre des adversaires endurcis dans les conflits et prêts à tous les crimes, notre pays a renforcé l’ensemble de ses dispositifs de sécurité selon une approche qui efface de plus en plus la distinction traditionnelle entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. La notion globale de “sécurité nationale” s’impose alors. Avec des moyens et des objectifs qui restent distincts, elle lie désormais étroitement actions extérieures et protection du territoire national. La refonte de nos dispositifs de sécurité suscite cependant débats et interrogations, à la mesure des inquiétudes provoquées par la mutation des formes du terrorisme.
L’amélioration des voies et des moyens de la lutte antiterroriste implique en effet une modification de certains équilibres institutionnels et démocratiques. Elle oblige de ce fait à rechercher comment concilier, de façon pérenne et efficace, défense des libertés et besoin de sécurité.
L’histoire s’écrit dès maintenant pour le futur. Il incombe donc à notre général Moussa Diawara de la sécurité d’Etat de se battre avec les moyens qu’il dispose pour rassurer les Maliens. Il en a les capacités morales, physiques et intellectuelles. Donc à lui d’écrire son histoire pour que cela soit gravé à jamais dans le panthéon de l’histoire de l’armée malienne surtout de la Garde nationale.
Correspondance particulière de Paul Yapi N’Guessan