Afin de rassurer les populations de la cité des Askia, les Forces armées maliennes (FAMA) et les forces des Nations unies sont en bonne intelligence à Gao. À travers des patrouilles conjointes régulièrement organisées, FAMA et MINUSMA mutualisent leur force afin de ramener, tant bien que mal, la sécurité dans une ville où l’ennemi sort souvent de nulle part pour frapper.
Lundi dernier, dans le cadre d’un voyage de terrain initié par la MINISMA, une équipe de journalistes a pris part à deux patrouilles conjointes nocturnes des forces onusiennes avec les forces de défense et de sécurité du Mali à Gao. La première sortie a eu lieu avec la UNPOL-Police nationale, de 19 heures à 22 heures. Quant à la seconde, qui a lieu à la suite de la première de 4 heures à 8 heures du matin, elle a été menée conjointement par les la force militaire des Nations et des éléments du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) de Gao.
Il était 19 heures lorsque, gilet pare-balles, casques sur la tête, à bord de deux véhicules blindés, la petite équipe de journalistes s’installe dans le convoi, depuis le Super-Camp de la MINUSMA, à la sortie d’Ansongo, direction, le commissariat de police au centre-ville en face du marché de Washington. Ici, deux éléments de la police rejoignent notre convoi à bord d’un pick-up.
La patrouille quitte le commissariat pour s’engager dans les rues en direction du quartier Château, en passant par le gouvernorat et la célèbre place publique où les djihadistes infligeaient les sévices corporels aux présumés fautifs, au de l’occupation, en 2013.
Avançant à une vitesse de tortue, le convoi s’arrête de temps à autre pour échanger avec les populations pour recueillir leurs doléances. Après le tour du Château et une excursion dans le quartier Boulgoundié, retour au commissariat.
Le lendemain, tôt le matin, à 4 heures, même dispositif avec la force militaire. Cette fois, à la différence de la police, c’est des éléments du MOC qui doivent guider la patrouille. Mais à notre arrivée à quelques lieues du Super-Camp en allant vers la ville, visiblement, aucune disposition n’était prise pour nous attendre. En tout cas, l’unité de patrouille n’était pas sur place. Nous avons été accueillis par les chauffeurs de la mission. Après quelques échanges, la MINUSMA décide de poursuivre toute seule la mission.
On met le cap sur trois quartiers stratégiques de la ville. À savoir, les 2e, 4e et 5e. Tout comme avec la police, le contingent népalais de la MINUSA fait le tour des quartiers avec des armes lourdes sans se hâter.
Après une heure de progression, le MOC est enfin là. Dans les explications, on nous fait savoir que le programme n’était pas calé à temps, à la veille et les éléments désignés ont dû rentrer à la maison sans savoir, à quoi s’en tenir demain.
Avec la police, tout comme les militaires, on procède à des entretiens avec les rares populations encore sur pied à cette heure.
Des différents échanges, il ressort que la MINUSMA fait de son mieux pour protéger les populations, conformément à son mandat. Toutes fois, les efforts déployés ne sont pas encore à hauteur des défis.
Pour ce faire, la plupart des personnes rencontrées (jeunes, imams, femmes) demandent que la durée des patrouilles soit prolongée dans la nuit, voire toute la nuit, pour mettre fin aux exactions des bandits qui s’adonnent aux vols de motos, aux viols, aux agressions de tous genres, aux spoliations des biens.
Entre les deux forces (maliennes, onusiennes), la collaboration mutuelle est bien appréciée sur le terrain.
Par Abdoulaye OUATTARA,
Envoyé Spécial
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