La première cohorte des producteurs de coton en agro-écologie a reçu les attestations de fin de cycle, dimanche dernier au Centre international de formation en agro-écologie Nyeleni de Selingué, créé en 2007 pour soutenir la transition agro-écologique. La cérémonie de remise des attestations, couplée au lancement de la nouvelle vague de formation, a été présidée par le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed. C’était en présence du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Mohamed El Moctar et du président de la Coordination nationale des organisations paysannes (Cnop), Ibrahim Coulibaly.
La formation cible 200 producteurs repartis en cinq groupes de 40 participants pour une durée de cinq semaines. Pour le président de la Coordination nationale des organisations paysannes, il était impératif de créer ce Centre pour prévenir les risques liés au changement climatique dont le Mali et tous les pays du Sahel sont victimes depuis plus de 50 ans. Pendant ce temps, a déploré Ibrahim Coulibaly, certains producteurs continuent d’utiliser des produits chimiques. Ils peuvent souiller les eaux souterraines et être dangereux pour la santé humaine et animale. Pour vaincre ce fléau, il a sollicité l’accompagnement et le soutien du gouvernement de la Transition à ce dispositif clé de la transition agro-écologique pour le bien de toutes les populations maliennes.
Le président de l’Apcam a indiqué que le projet d’Appui à la transition agro-écologique est financé par l’Agence française de développement (AFD). Il contribuera à travers ses activités à la stabilisation de la zone cotonnière par la diffusion à grande échelle des innovations porteuses de productivité et d’amélioration de la qualité des fibres de coton.
Les changements souhaités par le projet sont notamment, le renforcement de la durabilité des exploitations familiales à travers l’accroissement de leur résilience sur le plan économique et climatique. L’accompagnement de la transition politique, citoyenne et écologique de la zone cotonnière par la promotion de modèle de gouvernance plus inclusif, transparent et participatif.
Selon Mohamed El Moctar, cette formation permettra à coup sûr la maîtrise par les producteurs de coton des techniques de production agro-écologique et celles réduisant les effets du changement climatique.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche a rappelé que le projet agro écologie est structuré au tour de trois composantes. Il s’agit de l’accompagnement des acteurs vers une intensification écologique et durable des systèmes de production agricoles, de la recherche et du développement des pratiques agricoles permettant d’accompagner l’intensification agro-écologique, le pilotage, la coordination et l’appui à la planification.
Pour y parvenir, Mahmoud Oul Mohamed dira que plusieurs actions sont mises en œuvre par les différents maîtres d’œuvre du projet. Il a en la matière cité la formation des ressources humaines sur les pratiques en agro-écologie par la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton. La démarche consiste, selon le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, à outiller les producteurs sur les enjeux liés à la transition agro-écologique et au développement des pratiques durables. Son objectif final est le renforcement des capacités des acteurs.
Il s’agit également de doter les sociétés coopératives en ressources humaines capables d’analyser l’impact des activités de production et de transformation sur les écosystèmes et d’apporter des mesures correctives nécessaires. Enfin, la formation devra permettre aux producteurs d’adopter des pratiques plus durables tout en améliorant les revenus des exploitations agricoles familiales.
Abdoul Karim COULIBALY
Source : L’ESSOR