Hier, plus de 8 millions de Maliens étaient appelés aux urnes pour départager les deux candidats qui sont arrivés au deuxième tour de la présidentielle : Ibrahim Boubacar Keïta de l’Alliance «Ensemble pour le Mali» et Soumaïla Cissé de la Plateforme «Ensemble, restaurons l’espoir».
Notre équipe de reportage a fait le tour de quelques centres de vote installés sur la rive droite du District de Bamako. «Les électeurs viendront certainement dans l’après-midi», se consolait Lamine Daou, président du bureau n°1 du centre de vote de l’Ecole coopérative de Magnambougou (ECOMA). A 10 heures, soit près de deux heures après son ouverture, ce bureau n’avait enregistré que 14 votants, dont une seule femme.
La situation était identique dans les quinze autres bureaux de vote de ce centre. «Aucun bureau n’a encore franchi la barre des 30 votants, alors que chacun compte au moins 50 inscrits», témoigne un agent électoral qui lie le manque d’engouement aux conditions météorologiques.
En effet, une fine pluie s’abattait sur la ville de Bamako aux premières de la journée et seuls les électeurs déterminés avaient daigné sortir sous la pluie pour accomplir leur devoir civique. Pour l’électeur Salif Traoré, aucun obstacle ne doit empêcher un bon citoyen d’aller voter.
«C’est l’avenir du pays qui est en jeu», a-t-il dit, en louant au passage le sacrifice des agents de sécurité postés à l’entrée principale du centre. Ici, gendarmes, policiers et gardes veillaient effectivement à faire respecter l’ordre et la quiétude. «Ils sont là depuis le matin sous la pluie. Alors que pour un électeur qui veut voter, c’est juste une question de quelques minutes», a commenté Salif Traoré.
Et pourtant, voter s’est avéré un exercice complexe pour la dame Aminata Sanogo qui a mis «une dizaine de minutes pour retrouver son bureau». N’ayant pas retiré sa carte d’électeur avant le jour-J, son salut est finalement venu que d’un agent de l’Association Action citoyenne dont la mission était d’orienter les électeurs.
L’agent affirme que plusieurs inscrits sur les listes n’ont pas retiré leurs cartes d’électeur. Une affirmation confirmée par le coordinateur du centre, Adama Cissé. Selon lui, il y avait 3.055 cartes non retirées. Parlant de l’organisation, le coordinateur du centre a déploré quelques couacs. Par exemple, a-t-il souligné, «deux personnes, répondant au même nom Moussa Diarra, se sont présentés comme assesseur de la majorité dans un bureau».
Lassina Mariko, coordinateur du centre de Sogoniko I, a vécu le même scénario. Dans un de ses bureaux, «deux Fatoumata Coulibaly se sont présentées». Une situation que le coordinateur trouve paradoxale. A l’Ecole coopérative de Magnambougou, comme au centre de Sogoniko I, tout se passait dans le calme au moment du passage de notre équipe de reportage. «Ici, le scrutin se déroule normalement dans les 30 bureaux», a assuré le coordinateur du centre de Sogoniko I. Toutefois, il a déploré la faible affluence dans les bureaux de vote.
Même constat au centre Mamadou G. Simaga de Badalabougou où, jusqu’à la mi-journée, les électeurs venaient encore au compte-goutte. Pour le président de ce centre, Abdoulaye Traoré, «c’est la pluie qui empêche beaucoup d’électeurs de sortir». Mais M. Traoré espérait sur une plus grande affluence dans l’après-midi.
Issa DEMBÉLÉ
UN DERNIER TOUR EN FIN DE JOURNÉE
Il était 18 heures 5 minutes hier. Le dépouillement battait son plein au centre de vote de Hamdallaye marché, en Commune IV du District de Bamako. Sous le regard vigilant des délégués des partis présents dans le bureau n°10, un agent prend les bulletins un à un en annonçant les noms des candidats. Au tableau noir, un autre aligne les croix à la craie, en face des noms des candidats Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé. Même exercice dans les 55 autres bureaux que compte ce centre.
Ainsi prend fin cette journée électorale pour ces agents, qui conviennent tous du bas taux de participation. «C’est surtout la pluie qui a impacté la mobilisation», estime Souleymane Kanouté, le coordinateur du centre.
Mais ici, tout le personnel électoral salue unanimement les conditions dans lesquelles s’est déroulé le scrutin. Le coordinateur note avec satisfaction le climat bon enfant qui a prévalu durant toute la journée. «Aucun incident majeur n’a été enregistré », a-t-il déclaré, avant de souligner le professionnalisme des acteurs impliqués.
« Les forces de l’ordre ont été à hauteur de mission et les agents électoraux ont également accompli leur mission dans les règles de l’art», a-t-il témoigné.
Autre centre de vote et même sentiment de satisfaction. «Ici, tout s’est bien passé», résume le coordinateur du centre Mamadou G. Simaga, situé en Commune IV. Cependant, des témoignages ont fait état d’un incident qui a failli tourner en pugilat entre les partisans des deux candidats en lice pour ce second tour.
Globalement, les électeurs du District de Bamako ont vécu une journée électorale calme. Les résultats de ce second tour seront acheminés au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation où siège la commission nationale de centralisation.
I. D.
Source: Essor