Dans le livre « Bienvenue Place Beauvau –Police : les secrets inavouables d’un quinquennat» écrit par les journalistes Didier Hassoux, Christophe Labbé, et Olivia Recasens qui a servi de prétexte à François Fillon d’accuser le président François Hollande d’abriter un cabinet noir à l’Élysée pour affaiblir ses adversaires politiques, le président de la république malienne, Ibrahim Boubacar Keita(IBK) est épinglée de corruption passive.
Le président Keita qui devait être visé par la justice française n’aurait eu son salut qu’à l’intervention de François Hollande qui le considérait comme une pièce maitresse du succès de l’opération Barkhane dans le sahel. Le président français aurait chargé son alors ministre de l’intérieur,Manuel Valls, d’œuvrer dans ce sens.
IBK a été hébergé pour 20 millions de fcfa(30 000 euros) par jour dans un hôtel de luxe parisien aux frais du mafioso Michel Tomi début 2012 où Amadou Toumani Touré était encore président de la république et qu’IBK n’était qu’un simple député à l’assemblée nationale.
Lisez la partie telle qu’elle apparait dans le livre:
«Au fil de l »enquête apparaissent de manière récurrente dans l’album photo des enquêteurs de nouveaux personnages. Et non des moindres. Tel qu’Ibrahim Boubacar Keïta, l’actuel président du Mali. Très tôt en 2012, ce chef d’Etat africain est immortalisé au sortir de la Maison de la Truffe à Paris serrant dans ses bras Michel Tomi. Le roi des Casinos a pris soin de son ami qu’il a contribué à installer à la tête du Mali, mettant à sa disposition ses avions pour sa campagne. Lors des venues d’IBK à Paris, il lui paie ses séjours dans une suite à 30.000 euros par jour au Royal Monceau et s’occupe de sa luxueuse garde-robe ainsi que celle de son épouse. Comme Tomi l’expliquera plus tard, sur procès-verbal, au cours de ses auditions par les Magistrats français, «c’est parce qu’il se préoccupe de son look et de sa santé, alors que lui n’y pense ». Et de bien préciser : «Je n’ai pas besoin d’acheter un costume au Président pour faire une affaire au Mali».
En Décembre 2012, en marge du sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, IBK grimpe dans un jet pour se rendre à la clinique de Marseille où son ami corse à ses habitudes. Lorsque nous interrogeons Michel Tomi sur cette prise en charge, il raconte avec malice : « ça m’arrive souvent. IBK, je le connais depuis 20 ans, pour moi, c’est un frère. Quand il est venu en France pour le Sommet franco-africain, il avait besoin de faire des examens en cardiologie, alors je lui ai envoyé mon avion pour qu’il descende à Marseille dans la clinique qui me soigne. On a voyagé avec deux policiers français et à l’arrivée, le GIPN (Groupement d’intervention de la Police Nationale) nous a escortés». Avec gyrophare et deux- tons.
Subitement, le 28 mars 2014, le puzzle secrètement et patiemment constitué se casse. Quelques jours après, l’ouverture d’un supplétif pour «corruption d’agent public étranger». Le Monde publie un article qui raconte par le menu l’existence d’une enquête sur Tomi mais aussi les liens entre ce dernier et IBK…
Tir de barrage au Château
C’est à l’Elysée que la fin de la partie aurait été décidée : pas touche à IBK. Dans la guerre que mène la France contre Al-Qaïda au Maghreb, le Mali est une pièce-maitresse. Pour le Château, il serait inconcevable qu’un allié aussi précieux pour les troupes françaises de l’opération Barkhane déployée au Sahel se fasse enquiquiner par la justice. Pour les policiers comme pour les magistrats chargés de filer Tomi, le doute n’est pas permis. Les notes qu’ils ont adressées à Beauvau ont échoué de l’autre côté de la rue…
N’y a t-il donc aucune règle juridique qui encadre les cadeaux offerts aux dignitaires maliens ? Peut-on accepter des centaines de millions de fcfa de cadeaux sans être sous influence des donateurs ?
Source:Bamada.net