Après avoir été reportée dans un premier temps, la rencontre de haut niveau autour de l’école malienne a été délocalisée à la Primature, dans la journée du samedi, sous l’égide du médiateur de la République.
« Chacun ici sait que ce qui est important ce n’est pas de sauver l’année scolaire mais bien de sauver l’école malienne. Mais il est difficile de sauver l’école malienne s’il n’y a pas d’écoles. Donc, il est important de permettre à nos enfants de reprendre le chemin de l’école pour que la discussion sur l’impulsion du système éducatif et le sauvetage de l’école malienne s’articulent sur le réel ». C’est en ces termes que Boubou Cissé s’est adressé à l’assistance. Le Premier ministre, dans une démarche nouvelle qu’on ne lui reconnaissait pas jusqu’à ce jour, fait appel aux ressorts culturels de la nation malienne et à la conscience collective de l’ensemble des acteurs. Pourtant, dans son style habituel, c’est un procédurier strict et un accro des textes. Quelle mouche a dû donc le piquer ? Son nouveau statut l’a-t-il obligé à ravaler ses principes ? Rien n’est moins sûr. Cependant, il a ajouté : « Je pense que chacun ici est conscient que notre pays, notre cher Mali, traverse une zone de turbulence. C’est une période pendant laquelle certains faits et gestes pourraient faire douter de la solidité du Mali en tant qu’Etat, même en tant qu’Etat-Nation. C’est un doute que nous devons chasser, en puisant dans le fond de nous-mêmes, pour faire vibrer le sentiment d’appartenance au Mali, ce sens patriotique qui a permis à nos ancêtres de créer l’Empire du Mali, au Père de l’indépendance de nous délivrer de l’emprise du colonialisme et d’acquérir notre indépendance, et aujourd’hui à nos vaillants soldats de protéger l’intégrité de notre territoire au risque de leurs vies », a déclaré le Premier ministre.
Plus tard, il confesse que permettre aux enfants maliens de retrouver les chemins des classes est une impérieuse nécessité pour donner une nouvelle impulsion à l’école malienne.
Mais le hic, c’est qu’il a donné l’impression de prêcher dans le désert, car les principaux acteurs qui sont les syndicats étaient absents de la salle. Ils avaient annoncé qu’ils ne prendront pas part à cette rencontre pour plusieurs raisons. Alors, avec qui Boubou a donc discuté de l’avenir de l’école malienne, se demande-t-on çà et là.
Harber MAIGA
Source: Azalaï-Express