Pour la sauvegarde du patrimoine architectural de style soudano-sahélien dans la région de Tombouctou, l’ONG ES SAHELI vient de mettre trois prix en jeu. Ce concours dont la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 août 2024 vise à attirer l’attention des générations montantes sur la valeur patrimoniale de ces bâtiments, notamment les anciennes mosquées en terre de style soudano-sahélien.
Les enjeux de cette initiative étaient, hier jeudi 1er août 2024, au centre des échanges entre les hommes de médias et les membres de la commission nationale d’organisation au CNT.
Cette conférence de presse était animée par Lassana CISSE ; qui avait à ses côtés Mme Fatoumata Harbert et Salaha MAIGA, promoteur du festival du vivre ensemble de Tombouctou.
Selon les initiateurs de cette rencontre, l’architecture soudano-sahélienne, également appelée architecture soudanaise, est un style architectural typique de l’Afrique de l’Ouest, principalement au Mali.
Ce style se caractérise par l’utilisation de matériaux tels que la terre crue (briques de banco), des pilastres, et des éléments ornementaux comme les œufs d’autruche.
Parmi les monuments emblématiques de ce style, on trouve la grande mosquée de Djenné, la mosquée Sankoré de Tombouctou, et le tombeau d’Askia à Gao.
Avec la crise sécuritaire de 2012 et les conséquences de la mondialisation, ce patrimoine culturel est en péril. C’est pourquoi, le Prix Es Sahéli pour l’architecture en terre, selon ses initiateurs, est un concours populaire qui vise à protéger et valoriser les anciennes mosquées en terre de style soudano-sahélien non classées, un patrimoine architectural en terre unique menacé par des constructions modernes et les actions inappropriées de la diaspora et certains partenaires.
Dans son exposé, Lassana CISSE a souligné que le projet pilote de 2024 se concentrera sur les cercles de Diré et Tombouctou, visant à mobiliser les communautés locales à l’aide des smartphones et WhatsApp pour recenser et protéger ces trésors architecturaux.
L’objectif étant de sensibiliser et éduquer les communautés sur l’importance de préserver leur patrimoine architectural.
A travers ce concours, il s’agit de préserver et de conserver les mosquées en terre de toute forme de transformation, de destruction ou d’abandon ; promouvoir et valoriser la richesse culturelle et l’importance historique de ce patrimoine architectural en terre propre à la région soudano-sahélienne.
Par ailleurs, il s’agit d’inviter la diaspora à participer aux actions de conservation en apportant des moyens financiers et matériels lors des cérémonies de crépissage annuelle des mosquées anciennes en terre au lieu de financer de nouvelles constructions en parpaing (ciment).
Pour participer à ce concours, les candidats doivent envoyer aux organisateurs des images des mosquées anciennes en terre de style soudano-sahélien.
Autre précision, il s’agit des Mosquées non inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les dossiers de candidatures peuvent être envoyés à l’adresse E-mail : prixessaheli@gmail.com
De son côté, Mme Fatoumata HARBERT a axé son intervention sur les prix mis en jeu. Selon elle, un jury indépendant composé de professionnels de la culture, d’architectes et de membres de la communauté évaluera les candidatures selon les critères établis.
Ainsi, pour le premier Prix, le gagnant enlèvera 400 000 F CFA en plus d’un certificat et une plaque pour la mosquée.
Le deuxième Prix a une valeur de 250.000 FCFA en plus d’un certificat et une plaque pour la mosquée.
Enfin, le Prix Es Sahéli PHOTO a une valeur 150.000 FCFA destinée aux jeunes photographes maliens de moins de 35 ans.
A la différence des deux premiers prix qui ne concernent que les mosquées de la région de Tombouctou, ce dernier est ouvert à l’ensemble du territoire.
La remise officielle des prix est prévue pour les 11 ou 12 décembre en marge du Festival Vivre Ensemble de Tombouctou.
Par Abdoulaye OUATTARA
