Rien ne va plus dans la filière cotonnière. Pour résoudre les problèmes, le gouvernement a initié les assises nationales en vue de panser les plaies. Celles-ci ont été sanctionnées par de nombreuses recommandations. Sauf que le problème est beaucoup plus lié à l’application des textes et au suivi des recommandations. Sans cette rigueur, ces assises ne seront qu’une rencontre de plus.
Le Premier ministre, Moctar OUANE, a procédé le lundi dernier à la clôture des assises nationales sur le coton. Ces rencontres ont été sanctionnées par plusieurs recommandations visant à trouver des solutions aux problèmes de cette filière représentant 15% du PNB. Ces assises se sont déroulées dans plusieurs localités du pays. Elles ont été l’occasion pour les acteurs de remontrer leur préoccupation.
Dans le rapport de synthèse, plusieurs recommandations ont été retenues par les acteurs de la chaîne de production du coton. Ainsi, il a été question notamment de transférer à la CMDT de la fonction d’approvisionnement en intrants de qualité sur une période de deux ou cinq ans au regard des insuffisances actuelles du GIE et de l’ampleur des questions de gouvernance qui ont contribué à détériorer le climat de confiance entre les producteurs. Les organisations de producteurs seront impliquées dans le processus d’acquisition et veilleront à la transparence des opérations, la fixation d’un prix incitatif au kilogramme de coton graine et diminuer autant que possible le prix des intrants et des matériels agricoles ; la gratuité les semences de coton aux producteurs.
Ces résolutions ont été saluées par les participants qui espèrent qu’elles permettraient à la filière coton de reprendre sa place d’antan en Afrique et dans le monde.
Toutefois, l’adoption de ces recommandations ne suffit pas pour résoudre le problème récurrent de ladite filière. En effet, il faut une réelle volonté pour instaurer la bonne gouvernance. Selon des acteurs, le problème du secteur n’est pas un problème de texte, d’expertise ou de solution, il est davantage lié à la non-application de ceux-ci. Comme disent certains, le Mali fait partie des rares pays qui ont les meilleurs textes, mais qui ne sont jamais appliqués ou quad ils le sont appliqués, c’est partiellement. L’application des textes allait, par exemple, éviter au secteur coton des problèmes liés au renouvellement du bureau de l’Union des coopératives. En effet, contrairement aux textes de l’OHADA, le mandat de l’actuel bureau est arrivé à terme depuis des mois. Ce bureau continue illégalement à représenter l’Union de la coopérative sans que l’autorité n’intervienne pour imposer le respect des lois.
Et presque toutes ces solutions avaient été suggérées aux autorités précédentes, mais leur application n’a jamais été une priorité. Tout se passe comme un éternel recommencement avec du déjà vu et du déjà entendu. Ainsi, sans la rigueur dans la mise en œuvre de ces recommandations, les assises nationales dont les travaux ont pris fin le lundi dernier ne seront qu’une rencontre de plus.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN