Ce n’est pas gagné d’avance. Mais un grand pas a été franchi ces derniers temps dans le cadre de la réforme constitutionnelle et politique initiée par le président IBK. Non à la mise en place du « Comité d’experts chargé de réviser la constitution » par le Premier ministre, commis à cette fin par le président IBK, mais oui pour un consensus de l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile sur l’impérieuse nécessité de réussir ces réformes institutionnelles et politiques « dans l’écoute et la concertation ».
S’exprimant à la suite de la rencontre tenue au siège de son parti, ce jeudi 17 janvier 2019, avec le parti présidentiel dans la cadre de la décrispation du climat politique, le RPM, le chef de file de l’opposition, qui s’était farouchement opposé à l’initiative du président IBK en matière de réforme constitutionnelle, a affirmé être convaincu « qu’il faut des réformes institutionnelles qui passent forcément par un dialogue qui soit bien enclenché et qui impliquera tous les partis politiques, la société civile ».
Réagissant à la mise en place du Comité d’Experts chargé de faire des propositions en vue de réviser la Constitution, si le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) pense que le Premier ministre est dans la politique du fait accompli et met la charrue avant les bœufs, il avoue, dans sa déclaration, rendue publique, ce 20 janvier 2019, que « nul ne peut contester la nécessité de réformes politiques et institutionnelles » au Mali.
Sans dialogue politique sérieux, il n’y a pas de réformes consensuelles.
Or, sans réformes audacieuses, la république et la démocratie sont en danger ».
Bien qu’elle fixe comme préalable « l’ouverture d’un dialogue politique pour résoudre les graves crises auxquelles le Mali est confronté » et qu’elle disqualifie le Premier ministre pour le pilotage de cette réforme, l’Opposition FSD convient « officiellement », pour la première fois, que des « réformes politiques et institutionnelles » donc, une révision constitutionnelle, est nécessaire, voire indispensable.
En reconnaissance de l’impératif de ces réformes, l’Opposition FSD finit enfin par donner raison au président IBK, dont la patience avait été prise et comprise comme une reculade face au front anticonstitutionnel en juillet-aout 2017.
Par ailleurs, dans l’esprit et la lettre de la Loi fondamentale de 1992, l’initiative de toute révision constitutionnelle appartient au président de la République et à l’Assemblée nationale. Dès lors, il est inapproprié que le comité chargé de la révision de la constitution soit créé par le Premier ministre et rattaché à ses services. La vérité, disait Fily Dabo, finit toujours par triompher.
Dieu, l’Omniscient a dit dans le saint coran : « Que la patience et la prière soient pour vous un réconfort (Coran, S. 2 – La Vache, v. 45) » et « Soit patient ! Dieu t’y aidera » (Coran, S. 16 – L’Abeille, v. 127).
Le prophète (Psl) a dit : « celui qui veut être patient, Dieu viendra à son secours, aucun n’a eu un don plus fécond que la patience » (source : Boukhari).
Homme d’État et homme de foi, le président IBK pour avoir compris que la patience était une vertu, ne cesse de rappeler : « Allah ka tignè demè » (puisse Dieu conforter la vérité). La vérité sur la pertinence et la nécessité de cette réforme sont désormais établies.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin.