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Sans Tabou: où est passée la bonne foi des syndicats ?

Si nous reconnaissons avec le Collectif des syndicats enseignants signataire du 15 octobre 2016 que la grève est un droit constitutionnel, force est de constater qu’il y a, souvent, certaines méthodes qui frisent avec le non-respect des principes d’une lutte syndicale responsable. Alors que tout portait à croire que nos établissements publics allaient retrouver un semblant de normalité après 3 semaines de grèves séquencées, nos « collègues » enseignants sont malheureusement animés de l’intention de prendre en otage cette semaine.

 

Où est la bonne foi des syndicats d’enseignants ? Est-on tenté de s’interroger désormais face à la volonté persistante des enseignants clochardiser nos enfants en les privant complètement de leur droit à l’éducation. En effet, malgré l’absence d’un mot d’ordre de grève, des débrayages ont été constatés dans les établissements scolaires, à travers la ville de Bamako. Selon un syndicaliste, cette situation s’explique par le retard de salaire des enseignants qui n’avaient pas encore été payés à la date du lundi dernier. La pratique connue en la matière est que les enseignants décrochent à partir du 5 du mois en cours, si les salaires du mois passé ne sont à jour. Un alibi balayé du revers de la main par cet autre enseignant pour qui, la majorité des enseignants manque de volonté de retourner en classe, démotivés par les mots d’ordre de grève successifs.
Pour la journée du mardi, force est de constater qu’il n’y a pas eu de cours dans les établissements, les syndicats ayant invité les enseignants à prendre part à des assemblées générales d’informations dans les écoles sur l’ensemble du territoire en prélude à la grande marche prévue ce jeudi.
Malheureusement là aussi, après ces genres de manifestations, on a pris l’habitude de rentrer à la maison même si tout le monde ne prend pas part à la rencontre. Pour ce mercredi où il n’y a pas officiellement un mot d’ordre de grève, difficile de croire que les cours seront donnés normalement, car ce ne sont pas les prétextes et les alibis qui manquent pour bouder ses heures de travail du côté de nos enseignants.
Et qui sait si la journée du vendredi ne sera décrétée jour de repos après la marche ?
Au regard de ce qui précède, nous estimons que les syndicats ont une foi manqué l’occasion de prouver à l’opinion nationale que du côté de leurs militants, la volonté de reprendre les cours est réelle.
Certes, le Gouvernement qui refuse d’honorer ses engagements porte tout le tort dans une grande majorité de l’opinion, mais cela n’est pas une raison suffisante pour les enseignants de déserter les écoles sans motifs valables. Après tout, l’enseignant, c’est celui qui donne des cours en classe et non dans les domiciles privés comme le font aujourd’hui la plupart des enseignants du public. L’exercice du métier étant un choix, chaque enseignant a l’obligation morale de dispenser les cours sans qu’aucune raison valable ne lui en empêche.
Comme pour ne rien arranger à la situation, dans son préavis déposé sur la table du ministre du Dialogue social, le Collectif des syndicats enseignants signataire du 15 octobre 2016 envisage une grève de 20 jours séquencée : comme suit : du lundi 17 au vendredi 21 février 2020 ; du lundi 24 au vendredi 28 février 2020 ; du lundi 02 au vendredi 06 mars et du lundi 09 au vendredi 13 mars 2020.
Le moins qu’on puisse dire, est que le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 continue, avec comme victimes expiatoires de pauvres enfants condamnés à fréquenter les rues en lieu et place des salles de classe. À l’intransigeance des syndicalistes et à l’irresponsabilité du gouvernement, vienne se greffer l’indifférence des Maliens… Ainsi peut-on schématiser la situation qui prévaut actuellement sur l’espace scolaire malien ! Comme le dirait le doyen Ali Nouhoum DIALLO, où est donc passée la capacité d’indignation des Maliens ?

Par Abdoulaye OUATTARA

INFO-MATIN

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