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Sans Tabou: manifs anti-arrêt, erreur sur les priorités

Depuis l’Arrêt de la Cour constitutionnelle, des milliers de Maliens ont juré de rendre la vie difficile aux plus hautes autorités, en général, et aux 9 Sages de la Cour constitutionnelle, en particulier. Motif selon les manifestants : leurs candidats considérés comme gagnants ont été recalés par Manassa et ses acolytes. En clair, des milliers de jeunes maliens prennent d’assaut les rues dans certaines capitales régionales et des grandes villes du Mali pour réclamer que leurs soufrages dont ils estiment avoir été spoliés. Pourtant, le Mali est sous le poids d’autres maux qui paralysent toute une Nation au vu et au su de ces milliers de jeunes qui sont restés de marbre jusque-là.

 

A Bougouni, les partisans de Zoumana N’Tji DOUMBIA et de Bakary TOGOLA, dès la proclamation des résultats définitifs, ont barricadé les rues de la capitale du Banimonitié et bloqué le passage des véhicules sur la RN7.

Dans la capitale du Kenedougou, des nuits et des journées sont électrisées par des jeunes qui saccagent tout sur leur chemin, dont le domicile de l’ancien maire Mamadou TANGARA, ‘’nommé député par la Cour constitutionnelle’’.  Selon des sources locales, à Sikasso, les partisans des malheureux candidats brûlent des pneus et barricadent des voies. Pire, les notabilités sont rentrées dans la danse en lançant un appel aux autorités revoir l’Arrêt de la Cour, pour éviter de troubler la paix sociale.

Dans le district de Bamako, les jeunes des Communes I et V étaient en train de braver gaz lacrymogènes et autres moyens des forces de l’ordre pour montrer leur rejet de cet arrêt de la Cour constitutionnelle. Idem pour la ville garnison de Kati où les jeunes qui réclament leur droit volé par l’Alliance RPM et ses acolytes menacent de couper la route aux camions qui nous ravitaillent avec les produits de première nécessité.

Ces manifestations pour défendre certains politiciens prouvent à suffisance que les jeunes du Mali peuvent faire trembler la République quand ils veulent. Mais, la question que nous posons est la suivante : est-ce que  manifs étaient nécessaires devant certaines situations chaotiques du pays ? Nous prenons le seul exemple de l’éducation qui est devenue une gangrène au Mali depuis à cause de l’article 39 que le gouvernement rechigne tours à appliquer.  Et si les Maliens prenaient au sérieux ce problème d’école, pour obliger le gouvernement à respecter une loi que le Président de la République a promulguée après son adoption par l’Assemblée nationale. Mais, hélas cette situation a fait des Maliens des victimes d’un système éducatif chroniquement défaillant. Quand les enseignants sortent pour une marche pacifique, ils sont pourchassés, gazés et matraqués, dans l’indifférence coupable des parents d’élèves.   Pourtant, ils ne réclament qu’un droit inaliénable !

Pire, malgré la situation difficile du pays et le mois de Ramadan qui fait passer des moments les plus difficiles aux enseignants, le Premier Boubou CISSE en rajoute délibérément en coupant leur salaire. Malgré tout, aucune manifestation de taille n’a été initiée par ceux-là mêmes qui décident de paralyser le pays pour réclamer des individus à l’Assemblée nationale dont beaucoup ont brillé par leur absence quand il s’est agi de défendre l’avenir du pays, les enfants et l’école en détresse.

En somme, en faisant une hiérarchie des valeurs et des priorités, il s’impose que la bataille pour l’avenir du pays, pour l’amélioration de nos conditions de vie (facture d’électricité par exemple), doive prendre le pas sur les querelles politiciennes.

PAR CHRISTELLE KONE 

INFO-MATIN

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