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Sans Tabou: législatives, vers des députés illégitimes ?

Alors que la fièvre électorale monte en vue du premier tour de l’élection des députés à l’Assemblée nationale prévu pour le 29 mars 2020, un constat glaçant se dégage au niveau des opérations de distribution des cartes d’électeurs dans le District. Pendant que nous sommes à plus de 60 % de taux d’enlèvement au niveau national, à Bamako, ce taux était estimé à 18 % à la date du 20 mars 2020. Un paradoxe qui sonne comme un cinglant désaveu des populations pour les partis politiques qui ont tous leur siège dans la capitale.

 

Les partis politiques se noient dans mare de la mobilisation des électeurs à Bamako. À la date du 20 mars 2020, le taux d’enlèvement des cartes d’électeur était coché à seulement 18 % sur un total de 1 265 484 électeurs. Des statiques qui agacent visiblement les acteurs du processus électoral au Mali. Au premier rang desquels, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, qui au cours d’une visite, ce jeudi 19 mars, au Centre d’information électorale sis à l’hôtel Azalai Amitié de Bamako, avait donné la réponse suivante : « Si les gens de Bamako ne veulent pas voter, c’est tant pis pour eux ».

En tout cas, cette situation interpelle, à plus d’un titre, les partis politiques qui ont pour mandat de former, d’éduquer et de mobiliser, citoyens, voire les électeurs. En effet, selon l’Article 2 de la Charte des partis politiques : « Les partis politiques ont pour vocation à mobiliser et éduquer leurs adhérents, à participer à la formation de l’opinion, à concourir à l’expression du suffrage, à l’exercice du pouvoir et à encadrer des élus ».

L’Article 36 du même texte précise : « Les partis politiques ont l’obligation d’assurer la formation civique de leurs membres, en conformité avec les principes moraux et sociaux aptes à forger des citoyens conscients de leurs devoirs envers la collectivité nationale, par la stimulation de l’esprit de solidarité, de tolérance et de dialogue, la promotion de la participation démocratique et pacifique à la vie nationale, et le respect de l’intérêt général ».

D’ailleurs, pour toutes ces raisons, la loi prévu ce qui suit : « Les partis politiques bénéficient d’une aide financière de l’État inscrite au budget de l’État à raison de 0,25 % des recettes fiscales », Article 29.

Au regard de ce qui précède, avec cette menace de COVID qui plane comme une épée Damoclès sur nos têtes, nous serons incontestablement face à une situation préoccupante qui risque de mettre à mal notre processus démocratique.

Au regard de l’indifférence qui caractérise les Bamakois vis-à-vis du retrait des cartes électorales, le président de l’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections (AMRTPE), Bissiry COULIBALY, a posé la question, quel sera le taux de participation au scrutin du 29 mars 2020 ?

En tout cas, si rien n’est fait pour changer la donne avant le jour ‘’J’’, nous allons irréversiblement vers l’élection des députés qui n’auront aucune légitimité pour l’exercice de mandat d’élu de la nation.

Pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, il a été reçu 159 listes de candidature parmi lesquelles 156 ont été validées et 3 invalidées par la Cour Constitutionnelle.

Pour le scrutin du 29 mars, ils sont au total 1 265 484 électeurs appelés urnes pour élire 147 députés, à travers 2 598 bureaux de vote.

Par Abdoulaye OUATTARA

INFO-MATIN

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