Sans tabou Zeynab : Un malheur ne venant jamais seul, la très surmédiatisée ministre des Infrastructures et de l’équipement, Seynabou Diop, devra en plus de la colère des populations de toute sa région, faire face à celle de Koulikoro. En effet, sous les effets conjugués de celles-ci et des fortes pluies enregistrés ces derniers temps, elle a un autre souci à se faire. Et pour cause : le pont reliant Koulikoro à Katibougou, communément appelé pont de l’IPR, a rompu, pour ne pas dire est cassé en deux.
Celle qui avait promis et juré la main sur le cœur que la route Kati-Kolokani-Didiéni sera entièrement réhabilitée pour un montant de plus de 78 milliards de francs CFA sur financement du budget national et que faisant partie des priorités du Gouvernement qu’elle était la première phase du processus de réhabilitation totale de la route Kati-Diema-Kayes-Diboli revient sur sa parole. Dans une tentative de justification de son arnaque, Traoré Seynabou Diop tente de renier ses propres propos : « compte tenu de l’état de dégradation avancée dudit réseau du fait de son vieillissement et de la forte charge qu’il subit, depuis la crise ivoirienne de 2002, suite au basculement du trafic vers le corridor sénégalais, il est plutôt envisagé une réhabilitation totale. Cette réhabilitation nécessite un coût financier dont le pays ne dispose pas aujourd’hui. Les premières études font état d’un montant de plus de 350 milliards pour la reconstruction totale de cette route ».
Essaie-t-elle de nous dire que c’est sous la pression qu’elle avait lancé les travaux, promis ce qu’elle a promis et donc jeté l’argent public par la fenêtre ?
C’est avec un culot à faire frémir qu’elle explique après : « conformément aux orientations du Document de Politique nationale des Transports, des Infrastructures de Transport et de Désenclavement, adopté en octobre 2015 par le Gouvernement, le département a opté pour de nouvelles caractéristiques ainsi que de nouveaux standards internationaux en matière de construction de routes. Intégrant qualité et durabilité, cette nouvelle orientation a pour postulat de base de mettre fin à ces routes qui se détériorent à peine après leur inauguration ».
Après sa fausse promesse, Mme la ministre, qui dit être consciente des multiples enjeux liés à l’état actuel de cette route, promet de s’investir auprès des partenaires techniques et financiers et de pousser les réflexions pour une mobilisation rapide des ressources financières et de manière permanente.
Sonnée par le Premier ministre de se réveiller et de prendre la mesure de la situation qu’elle a créée en se rendant à Kayes pour nouer le dialogue avec les manifestants, sans présenter d’excuses ni exprimer de regrets, elle tente avec l’énergie du désespoir de rassurer les usagers que des efforts sont consentis pour apporter des réponses durables à leurs préoccupations légitimes. De quels efforts parle-t-elle ?
Par Sidi DAO