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Sans Tabou: Kidal, l’heure de vérité

Après les violents affrontements du 22 juillet dernier où le rapport de force était nettement en faveur du Groupe d’Autodéfense Touareg, Imghads et Alliés (GATIA), celui a été prié (ou forcé) de quitter la ville de Kidal par la communauté internationale.

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Selon des sources dignes de foi, la Force BARKHANE qui y opère s’est trouvé, comme par enchantement, une mission d’interposition, à l’occasion de ces combats qui tournaient à l’éviction de Kidal de la Coordination des mouvements armés (CMA). Il faut être clair : Barkhane, qui a succédé à Serval, est au Mali, uniquement dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Elle n’a aucun mandat d’intervenir dans un conflit opposant deux groupes armés non terroristes (en tout cas, le GATIA ne l’est pas).
La même attitude partisane était perceptible du côté de la MINUSMA qui a exercé une pression amicale sur le GATIA afin d’obtenir son départ de la ville.
Dans les deux cas, le résultat est le même : remettre Kidal à la CMA pour qu’elle continue à y faire régner sa loi. Il s’agit aussi d’une manœuvre visant à écarter la Plateforme de l’exercice du pouvoir politique, avec l’avènement des autorités intérimaires.
Réagissant à une énième provocation, le GATIA après avoir déculotté la CMA, le mardi 9 août 2016, dans la zone de Tin Essako, précisément à Aglal située à 70 km de Kidal, le GATIA, dans un communiqué faisait savoir : « le Gatia déplore le fait qu’il lui est publiquement empêché de rentrer à Kidal tandis qu’aucune interdiction de sortie de la ville n’a été exigée au HCUA ». Mais le Groupe d’autodéfense ne s’est pas apparemment contenté de déplorer, puisqu’il a pourchassé les combattants de la CMA jusqu’aux portes de Kidal et d’entrer dans la ville. La plupart des chefs militaires de la CMA ayant reconnu leur défaite ont demandé la protection de la MINUSMA.
Pour le GATIA, le verre est à moitié plein, parce que présent à Kidal. L’autre moitié porte sur la gestion commune de la ville, avec la CMA telle que cela avait été convenue à l’issue des rencontres de Anéfis.
Par contre, du côté de la CMA et de la Communauté internationale, le verre est tout simplement vide. Parce qu’il ne faut pas que le GATIA reste à Kidal, encore moins qu’il partage le pouvoir politique avec la CMA.
L’enjeu de la rencontre de Bamako se situe à ce niveau. Désormais, il faut trouver le moyen de satisfaire les deux parties (Plateforme et CMA). Il n’y a que deux options possibles : les deux mouvements restent à Kidal et gèrent de façon consensuelle la ville ; ou les deux mouvements quittent la ville et l’État y exerce ses pouvoirs régaliens (il est exclu que quelque autre entité administre Kidal, le Mali n’étant pas officiellement sous tutelle). Au regard de la connivence de la Communauté internationale avec la Coordination des mouvements armés, cette dernière option est difficilement envisageable. La rencontre de Bamako sonne donc l’heure de vérité où chaque acteur doit se découvrir.

PAR BERTIN DAKOUO

 

 

Source: info-matin

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