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Sans Tabou: gaz, le gouvernement déserte

Depuis presque plus deux semaines, les bonbonnes de gaz se font rares à Bamako et dans les autres grandes villes du pays. En cause : un refus total des opérateurs gaziers d’alimenter le marché en guise de protestation  et de réclamation de paiement de plus de 3 milliards de FCFA qui leur sont encore dus au titre de la subvention de l’Etat et une brouille entre les contrôleurs de l’Etat et les vendeurs de gaz. Cette situation interpelle les plus hautes autorités qui, apparemment, ne font pas plus que constater les dégâts.

 

La distribution de gaz est officiellement suspendue à Bamako depuis le mercredi 9 janvier, mais avant cela, le Malien lambda avait exclu de son programme le gaz, puisqu’inaccessible au prix initial de 3 500 FCFA la bouteille de 6 kg.  Le gaz butane est devenu comme de la neige à Nioro du Sahel. Il faut débourser le double, voire le triple du prix subventionné, pour s’offrir une bouteille de 6 kg.

A la faveur d’une conférence de presse le jeudi 10 janvier, Birama YATTASSAYE, le Président de Groupement professionnel des distributeurs de gaz butane au Mali (GPDG) a annoncé la suspension de la vente du gaz butane jusqu’à nouvel ordre. Il a protesté contre la saisie des bouteilles de gaz par la Direction nationale du commerce, de la concurrence et de la consommation. M. YATASSAYE estimait alors que les distributeurs de gaz sont piétinés dans leurs activités par les autorités en charge du commerce, de la concurrence et de la consommation.

Pis, les importateurs de gaz réclament aussi raclement leur dû de 3,6 milliards de FCFA à l’État. Ainsi, ces différentes Sociétés de distribution de gaz, notamment le SODIGAZ, et le Faso gaz réclament à l’État, depuis septembre, le payement de leurs sous en vain.

Selon, Basou SOUMOUNOU, le Président du réseau des consommateurs du Mali, ces importateurs ont passé plus de quatre mois à réclamer leur argent à l’État en vain.  Voilà des ingrédients qui ont rendu inaccessible le gaz butane sur toute l’entendue du territoire national. Du coup, les usagers se tournent vers le charbon de bois, dont les prix prennent aussi l’ascenseur. Un véritable désastre pour notre environnement sérieusement menacé bien avant cette rupture de gaz. La preuve, toutes les grandes forêts de notre pays sont dévastées au profit du charbon de bois pour les grandes villes. La forêt classique de la ‘’Faya’’, dans la région de Koulikoro, par exemple, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Il en est de même de celle du Mandé et d’autres bosquets qui sont devenus clairsemés, exposant dangereusement notre environnement aux conséquences du changement climatique.

Pourtant, le gaz butane, ce combustible non pollueur, est devenu au fil du temps un compagnon indispensable des ménages de la capitale malienne. Il se substitue même souvent au charbon de bois, de moins en moins utilisé par une classe moyenne importante.

Une des conséquences de cette rupture de gaz Butane est la rupture de nos engagements internationaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Il est étrange qu’au regard des enjeux, le cri du cœur nombreux consommateurs, aucune structure publique ne s’est prononcée sur la situation.

En tout état de cause, les plus hautes autorités ont le devoir de tout faire pour que cette situation ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Il y va du respect des engagements de tout un État parmi ses pairs, en matière de protection de l’environnement et la lutte contre les conséquences du changement climatique. De façon plus incarnée, il y a va de l’avenir des futures générations que nul n’a le droit d’hypothéquer.

PAR CHRISTELLE KONE 

Source : Info-Matin

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