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Sans Tabou: crise scolaire, la recette usée d’IBK

La quasi-totalité des Maliens est restée sur leur faim, après la énième adresse à la nation, du Président de la république ce dimanche soir. Et pour cause, encore une fois, la crise scolaire a été évoquée en parabole par le président IBK. Car s’il a promis de s’atteler ‘’tout d’abord à résoudre la crise scolaire en instruisant au Premier ministre de trouver, dans les meilleurs délais, un accord avec le syndicat des enseignants’’, le chef de l’État n’a donné aucune piste de sortie de crise.

 

« Je m’attellerai tout d’abord à résoudre la crise scolaire en instruisant au Premier ministre de trouver, dans les meilleurs délais, un accord avec le syndicat des enseignants. J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré. L’école c’est l’avenir de notre Nation. Nos enfants ne méritent pas moins ». Voilà en substance comment le président de la République a évoqué cette crise de l’école, qui trouve pourtant sa solution dans les lois de la république. En effet, la Loi n° 2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut particulier du personnel enseignant du préscolaire, du fondamental et du secondaire qui stipule dans son article 39 : « Toute majoration des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spécialisée ». Donc, en référence à la nouvelle grille indiciaire octroyée aux travailleurs du statut général de la fonction publique, à travers l’UNTM, en 2018, les enseignants n’ont fait que réclamer justice. Contrairement donc à la proposition du chef de l’État, la résolution de la crise de l’école n’a pas besoin de nouveau accord, mais une application de la loi. Toute volonté de résoudre cette crise passe donc par l’application de la loi, une loi du reste votée par les élus de la nation, promulguée par le président lui-même et publiée dans le journal officiel.
Les Maliens qui se s’étaient précipités devant leur petit écran pour écouter le président de la République le dimanche s’y sont repartis très dessus.
Le 5 octobre 2019, lors de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant, on se rappelle encore de cette instruction du président IBK à son PM : « J’engage le Premier ministre et les ministres en charge du secteur, avec l’accompagnement bien reconnu de tous les acteurs et partenaires, afin que soit progressivement redonné à l’enseignant sa valeur historique ».
Sept mois après cet engagement du président IBK, nous en sommes toujours à la case de départ. Le gouvernement ne s’est pas exécuté et les enseignants restent dans la rébellion.
Selon le collectif des enseignants signataires du 15 octobre 2016, la non-application de cette loi est une violation des conventions de 1987 et 1998 que le Mali a ratifiées.
Adama FOMBA, porte-parole du collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016, lors d’une conférence de presse est sans équivoque sur cette revendication.
« Ni les menaces ni les intimidations ne vont nous faire reculer », a-t-il protesté avant de souligner qu’ils continueront le combat jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
En tout état de cause, ce discours du président IBK laisse croire que le bout du tunnel est encore loin pour les enseignants, les élèves et leurs parents.

PAR CHRISTELLE KONE

INFO-MATIN

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