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Sans Tabou: coût des élections, le pari risqué du Gouvernement ?

Si, pour certains, la démocratie n’a pas de prix, le vote, lui, a un coût. Dans notre pays, le coût de l’organisation des différents scrutins (référendum, élections communales, locales, régionales, du district, législatives et la présidentielle) est estimé à plus de 96 milliards de FCFA. Une enveloppe que le budget national ne peut pas entièrement supporter, si l’on en croit les autorités en charge de l’organisation des élections. Pour ce faire, le gap de plusieurs milliards de FCFA est à rechercher auprès des partenaires qui imposent souvent leurs conditions. Un pari risqué dans le contexte actuel de notre pays où le moindre faux pas des autorités de la Transition peut être mal interprété par certains acteurs du processus électoral.

 

Pour la sécurisation des opérations de vote, l’impression des bulletins ; États et bailleurs de fonds dépensent souvent plusieurs milliards de nos francs pour organiser des élections présidentielles, parlementaires ou locales. Des coûts parfois polémiques, surtout lorsqu’ils ralentissent les processus électoraux.
La problématique de la maitrise du coût des élections demeure, sans nul doute, l’un des défis majeurs qui se posent avec acuité à notre système démocratique.
Malgré les assurances qu’ils donnent, compter sur la contribution des partenaires n’est pas sans risque pour l’Etat à qui incombe la responsabilité de l’organisation matérielle et financière des élections. Et parfois la facture explose.
Dans notre pays, nous avons en mémoire des cas précédents.
Par exemple, en 2016, le gouvernement a été obligé de revoir à la baisse le coût des élections communales à cause de la non tenue des engagements par certains partenaires.
Conséquences, pour un budget initialement arrêté à 12 028 042 000 F CFA, le département de l’Administration a été obligé de faire une cure budgétaire pour faire face aux dépenses prévues en raison d’un manque à gagner de plus de 2 milliards F CFA que certains devraient mobiliser.
En 2021, le risque d’une mésaventure avec les partenaires n’est pas exclure quand on sait que le processus est encore loin d’être inclusif.
En tout cas, dans sa démarche, le Gouvernement tente de rassurer en multipliant les rencontres avec les acteurs du processus et les PTF, et cela conformément à l’engagement présidentiel.
«L’essence de la Transition réside dans la préparation et la tenue d’élections incontestablement propres, où un vainqueur accepté et congratulé conduira les destinées du pays, renouant avec le projet démocratique pour notre honneur à tous. Des élections tenues à date, des élections méthodiquement organisées, des élections préparées de manière transparente et inclusive», déclarait le Président de la transition, Bah N’DAW, lors de son discours de nouvel an 2021.
Le vendredi dernier, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Lieutenant-Colonel Abdoulaye MAÏGA, a présenté aux partenaires techniques et financiers (PTF), le plan d’action dans le cadre des préparatifs du processus de réorganisation territoriale, du référendum et des élections générales dont le chronogramme a été déjà dévoilé.
Le budget total de ce plan d’action du MATD est fixé à un peu plus de 117 milliards de F CFA.
La stratégie de sa mise en œuvre repose sur l’inclusivité, la transparence et la co-construction à travers les Cadres de concertations nationaux (CCN).
Selon des sources bien introduites, l’Etat ne dispose que de 60 milliards de F CFA sur un besoin prévisionnel de 117 milliards de F CFA pour conduire l’ensemble du processus des réformes et des élections. Soit un gap de plus 50 milliards F CFA à rechercher auprès des partenaires. Toute chose qui n’est pas gagnée d’avance.
Il est évident aujourd’hui que le coût des élections et la bonne gestion des finances publiques constituent un défi majeur pour tous les organes de gestion des élections Afrique, en général, et au Mali, en particulier.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : INFO-MATIN

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