Les usagers des transports collectifs de la ville de Bamako et envions sont dans la tourmente depuis hier mardi 23 mars 2021, et cela pour trois jours. A l’origine de leur calvaire, la grève des syndicats des transporteurs routiers. Ces derniers ont lancé un mot d’ordre de grève de 72 heures pour, disent-ils, protester contre la nouvelle décision du gouvernement qui exige le paiement de la redevance péage par passage au niveau de tous les postes, au lieu de toutes les 24 heures.
Dans ce bras de fer entre les autorités et les transporteurs, les victimes ont pour nom les populations. Un coup dur pour les habitants de la capitale qui sont obligés, pour la plupart, de se rendre tous les jours en ville en empruntant ces moyens de transport.
«Quand deux éléphants se battent, c’est les herbes qui payent les frais», dit-on. Un adage qui s’applique bien au calvaire d’une catégorie d’habitants de la capitale privée depuis hier mardi de moyen de transport (collectif), en raison du mot d’ordre de grève des routiers.
En plus de l’hémorragie financière que cela représentante pour le budget national, cette grève des transporteurs paralyse depuis hier la plupart des activités. Cette grève concerne tous les transports urbains, interurbains et internationaux et sur l’ensemble du territoire national. Tous les secteurs de transports : les SOTRAMA, les taxis, les cars, les gros-porteurs, les camions benne, sont concernés.
Les syndicalistes regrettent que le gouvernement ne prenne pas leurs revendications au sérieux. Ils menacent donc de déposer un autre préavis après cet arrêt de travail.
Cette cessation de travail des transporteurs inquiète la population. «C’est une grande souffrance pour nous, parce qu’il est impossible pour nous d’accéder au marché sans transport en commun», déplore une dame. Avant d’ajouter «nous demandons aux autorités de prendre toutes les mesures pour trouver une solution au problème».
Aussi bien que les clients, des conducteurs aussi regrettent que cette grève n’ait pas pu être évitée. « Il y a des inconvénients pour nous, car le temps que nous passons sans rien faire, cela est une perte pour nous. Mais nous n’avons pas le choix », se désole ce conducteur de taxi. Un autre collègue chauffeur renchérit : « la grève est une souffrance, pour tous les Maliens, précisément pour nous les chauffeurs. Parce que nous vivons de ce travail».
Les discussions n’ont pas repris entre le gouvernement et les syndicats depuis la rencontre de ce lundi 22 mars.
Dans leurs doléances, les syndicats exigent notamment l’annulation du nouveau système de péage ; l’annulation du pesage des bennes chargées de sable, de gravier, de banco et des marchandises locales sur le pont-bascule; l’application immédiate du PTAC.
Dans la plupart des pays, le paiement du péage/pesage se fait par passage. C’est pourquoi, certains observateurs estiment que l’État est en partie responsable de cette situation, il aurait pu dès le départ instaurer ce système.
Dans tous les cas, force est de reconnaître que c’est le citoyen lambda qui paye le prix fort dans ce bras de fer qui oppose l’Etat aux transporteurs. Une facture d’autant plus salée que les marchés sont solidaires des transporteurs dans leur mouvement de grève.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin