Alors que tous les regards sont tournés vers la mise en place du gouvernement de large ouverture et/ou de mission annoncé, depuis plusieurs jours, les parents d’élèves et leurs enfants restent inquiets quant au sort qui va leur être réservé pour cette année scolaire 2018-2019. À deux mois de la date de fermeture officielle des classes, quelles alternatives reste-t-elles aux autorités pour donner espoir à ces enfants ?
La crise sociale, qui a eu raison du gouvernement SBM, a relayé la crise scolaire au second plan, malgré son urgence. Contrairement au Syndicat des travailleurs des collectivités (SYNTRACT) qui a suspendu son mot d’ordre de grève de 15 jours dès l’annonce de la démission du Premier ministre et de son gouvernement, le Collectif des syndicats enseignants signataires du 15 octobre 2016 est resté sur sa position (la satisfaction totale de ses revendications ou rien). Cette situation n’a contribué qu’à nous éloigner davantage de la perspective d’une solution de sortie de crise. Aujourd’hui, la crise scolaire, qui perdure nous met en face à deux grandes équations : l’année peut-elle être sauvée et comment ? Si non, comment faire face aux conséquences d’une année blanche ?
En réalité, après plus de six mois de perturbation, comment rattraper tout ce temps perdu quand on sait que l’UNESCO exige 172 jours de cours pour valider une année scolaire ? Interpelé à l’Assemblée nationale en questions, en début avril, le ministre de l’Éducation nationale, le Pr Abinou Témé avait souligné qu’il travaillait sur un plan de sauvetage si les syndicats acceptent rapidement de reprendre les cours.
« Nous allons intensifier les cours. Même les week-ends, les enfants vont étudier s’il le faut. Nous allons aussi récupérer une partie des vacances scolaires. Cela nous permettra d’avoir un peu de temps pour faire des cours de rattrapage », envisage le ministre de l’Éducation nationale.
Au cas contraire, les conséquences d’une année blanche sont incalculables pour l’école et même pour la société. Et pour cause, le premier problème se créera au niveau des infrastructures d’accueil et même des ressources humaines. Alors que les anciens resteront dans leur classe, il sera indispensable de créer de nouvelles infrastructures les milliers d’enfants qui seront en âge d’être scolarisés à la rentrée scolaire 2019-2020 et de mobiliser les ressources financières et humaines nécessaires pour leur encadrement.
Sur un tout autre registre, si l’État est prêt pour supporter les pertes financières consécutives à cette année blanche, au niveau des du secteur privé qui des parents ou des établissements scolaires supporteront le coût ?
Par Sidi DAO