Il convient de rappeler que le coup d’Etat opéré par Amadou Haya Sanogo a été salué par tout notre peuple au grand dam des ennemis de la République tapis dans les rouages de la politique nauséabonde en cours dans notre pays.
En tout cas, les contre-putschistes et leurs consciences nationalesl’ont appris à leurs dépens car, rappelons-le, ils ont été foudroyés par le capitaine Sanogo et ses hommes un 30 avril 2012. Et les valses politico-religieuses ont fait vibrer la garnison militaire de Kati abritant le quartier général (QG) de Sanogo, qui pour se faire aimer, qui pour courtiser les soldats patriotes de Kati et qui pour chercher des bribes et des libérations. Cela ne saurait surprendre qui connaît le caractère fourbe de politiciens maliens en mal de crédibilité et de patriotisme. A défaut de poursuivre Sanogo pour avoir chassé ATT du pouvoir, ils ont vite fait de l’incriminer dans ce qu’il convient d’appeler ‘’l’affaire des bérets rouges’’. Certes, nul n’est au-dessus de la loi. Ainsi, si des citoyens se plaignent de Sanogo, il est normal qu’il soit entendu par la justice en qualité de témoin (les principaux accusés étantFousseyni Diarra, Seyba Diarra et Adama Tiémoko Diarra). Tout comme il devient incontournable que le général Sanogo parle en toute liberté et que les hommes et les femmes qui seront cités dans cette affaire comparaissent eux aussi à la barre sans épargner personne, non pas pour amuser la galerie mais pour que la vérité et toute la vérité soit dite sans la moindre ombre et le moindre ombrage.
L’histoire nous enseigne un précédent fâcheux au Mali. Il s’agit du procès taillé sur mesure de Moussa Traoré et compagnons dans ce qu’il convenait d’appeler ‘’crimes de sang’’. Tout était monté pour que la vérité ne soit pas dite au peuple malien en réponse à la fallacieuse question de ‘’ qui a tiré et qui a donné l’ordre de tirer ?’’. Ce qui prouvait à suffisance que les dés étaient pipés, c’était la fréquente déclaration du président Mallé Diakité chaque fois que l’accusé Moussa Traoré voulait apporter des éclairages. Le refrain de Mallé était: ‘’la cour est suffisamment informée !’’. Au lieu de laisser le peuple s’informer à la lumière du procès si la cour était suffisamment informée, c’était l’occasion pour le président de la Cour et pour ses compagnons de cacher la vérité aux femmes et enfants du Mali qui ont perdu les leurs. On rappelle au passage que Moussa a taché ses mains du sang de nos femmes, de nos enfants, de nos maris et parents.
C’est bien le même Moussa Traoré qui parle hautement aujourd’hui comme s’il n’avait rien fait de grave. Comme le dirait l’autre, ‘’il faut de la décence même en politique’’. Moussa doit se rendre à l’évidence que Dieu ne dort pas. Mais s’il a l’occasion de se présenter aujourd’hui comme détenteur de la vérité, c’est simplement du à la qualité du procès intenté contre lui. Mais à beau retirer la parole au peuple, il finit toujours par la prendre ! La vérité finit toujours par triompher. Aussi et enfin, il faut dire que Moussa a été condamné à mort pour lui permettre de mieux vivre dans une retraite dorée. Le temps est galant.
Il faut que Sanogo et compagnons soient jugés sans aucune restriction de la parole pour la manifestation de la vérité.
Fodé KEITA
L’Inter de Bamako