Des milliers de Sanois ont ainsi pris part à la pêche annuelle de la mare sacrée pour donner à cet événement séculaire tout son sens et sa portée socioculturelle. La cérémonie a enregistré la présence des plus hautes autorités du pays, notamment le Premier ministre, le ministre de la Culture…, le gouverneur de la région de San, du maire de la commune urbaine de San (Mme Félicité Diarra) non moins présidente de la commission d’organisation du Sanké-Mô.
Le Premier ministre s’est dit très heureux de participer à la célébration de «ce rite de pêche collective dans la mare Sanké qui s’inscrit en bonne place dans l’agenda culturel du Mali et s’impose aujourd’hui comme un événement majeur» qui illustre parfaitement les propos du président de la Transition selon lesquels «il ne peut y avoir de développement harmonieux et durable sans la prise en compte des valeurs culturelles fondatrices de notre société». Pour le chef du gouvernement, en tant que cadre d’échange et de transmission des savoirs et savoir-faire traditionnels aux générations futures, le Sanké Mô est non seulement «un espace d’expression de la diversité des expressions culturelles locales, … mais aussi de renforcement des valeurs de tolérance, de solidarité, de paix, de résolution des conflits et de cohésion sociale» depuis six cents vingt-quatre ans (624) ans.
Cela fait de cette pratique collective une opportunité pour mieux comprendre l’histoire, l’intérêt et la signification des festivités annuelles et l’importance des traditions socioculturelles liées à la mare. D’où le devoir de faire face aux nombreux défis auxquels le Sanké Mô est confronté en les minimisant, en facilitant la transmission de ses valeurs aux générations futures et en perpétuant «sa valeur universelle exceptionnelle qui n’est plus à démontrer».
Kader Toé